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RHEINGOLD

Un film de Fatih Akin

Le long chemin pour trouver l’or au fond de soi-même

Giwar Hajabi est né en Iran au sein de la minorité kurde. Ses parents, des musiciens opposés au régime de Khomeini, émigrent et finissent par s’installer en Allemagne. Confronté aux problématiques de l’intégration ainsi qu’à la séparation de ses parents, le jeune Giwar découvre à la fois le hip-hop et la criminalité…

Rheingold film movie

Fatih Akin ("Head-On", "De l’autre côté", "Soul Kitchen"…) revient avec une libre adaptation d’une autobiographie, celle du rappeur allemand d’origine kurde Giwar Hajabi, alias Xatar. Que ce dernier soit inconnu en France n’a aucune importance, car il ne s’agit pas d’un banal biopic ciblant les fans de la célébrité concernée. Le cinéaste s’approprie ce matériau d’origine pour créer un long métrage hybride mêlant les genres et les thèmes : drame sur l’immigration, film de gangsters, film de hip-hop, récit initiatique avec un soupçon de romance, comédie…

"Rheingold" ne surprend pas toujours, car, comme dans beaucoup de biopics, on retrouve une tendance hagiographique (un héros à qui on pardonne ses nombreux écarts – plus ou moins graves – parce qu’on présuppose sa grandeur d’âme et qu’on nous annonce sa future rédemption) et on devine aisément certains retournements de situation favorables au personnage. Pourtant, le film évite certains écueils du biopic, par exemple grâce à une structure non linéaire qui voyage efficacement entre les époques et les pays, ou encore avec la volonté de s’écarter d’un réalisme pur (la scène de l’accouchement en solo dans une grotte, par exemple, flirte avec un réalisme magique à la Kusturica), ce qui conduit même Fatih Akin à recourir au symbolisme (dont le choix du titre, en référence à "L’Or du Rhin" de Richard Wagner).

Jouant avec divers codes, le réalisateur surprend notamment avec ses touches d’humour, parfois burlesques, en mettant en scène des gangsters qui tiennent plus des Pieds nickelés que de Tony Montana (voir le passage sur le vol de l’or). Cela n’empêche pourtant pas Fatih Akin de traiter avec sérieux certaines thématiques (notamment les difficultés de l’intégration) et d’apporter son lot d’émotions.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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