Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

LA RÉSURRECTION DU CHRIST

Un film de Kevin Reynolds

Péplum sans rythme et sans âme

Clavius, un tribun militaire, est chargé par Ponce Pilate lui-même de gérer la crise et les risques d’insurrection faisant suite au mystère entourant la prétendue résurrection d’un hébreu dénommé Yeshua…

Si Kevin Reynolds se fait rare, sa filmographie démontre un goût certain pour les contes et légendes. Entre "Robin des Bois : Prince des voleurs", "La Vengeance de Monte-Cristo" ou encore "Tristan et Yseult", le cinéaste a déjà eu l’occasion de donner vie à des histoires connues de tous. C’est ainsi presque logique de le voir à la tête d’un projet retraçant l’histoire biblique. Comme son titre l’indique, son film débute à un moment clé des Écritures saintes, lorsque le Christ serait revenu à la vie trois jours après sa crucifixion. Mais le métrage choisit d’adopter le point de vue d’un tribun romain, justement en charge d’épaissir le mystère de cette prétendue résurrection, afin d’éviter toute révolte du peuple juif. Malheureusement, si le film réussit à éviter le grotesque, les grosses ficelles hollywoodiennes avec lesquelles est construit cette œuvre conventionnelle empêchent tout développement artistique.

En essayant d’interroger sur les doutes nécessaires à la confirmation de la foi, à la quête de la vérité lorsque l’impensable se produit, le réalisateur avait pourtant opté pour une piste intéressante, mais la vacuité du scénario annihile immédiatement toutes ces ambitions. Le résultat est alors un péplum kitsch, sans envergure et bien trop bavard pour compenser son rythme nonchalant. Pire, des effets visuels peu esthétiques et une mise en scène inexistante condamnent définitivement le film à n’être qu’un ersatz de "La Passion du Christ", sans la force et la puissance dramatique. Sans aucune subtilité, "La Résurrection du Christ" n’est ainsi qu’une mise en image d’un épisode biblique digne d’un cours de catéchisme. Celui qui avait eu au moins le mérite de tenter quelque chose avec "Waterworld" poursuit dans la même veine que ses précédents projets, là où la monotonie et les facilités scénaristiques ont remplacé l’inventivité…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire