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LE QUATUOR À CORNES

Quatre attachantes vaches

Aglaé, Rosine, Clarisse et Marguerite forment un quatuor de ruminantes, bavardes et en mal d'aventures. Elles sortent donc de leur enclos, espérant voir la mer...

Adaptée des albums d’Yves Cotten, dont la série de 8 albums "Le quatuor à cornes" a débuté en 2002, cette suite de trois courts métrages adopte des formats graphiques différents pour mieux contenter les différents publics qui s'intéresseront à son quatuor d'héroïnes venues des champs, mais qui arborent une gestuelle humaine, à commencer par le fait de marcher principalement sur leurs deux pattes arrières. Se succèdent ainsi les images de synthèses en 2D, la stop motion et une animation plus traditionnelle, pour raconter successivement une histoire d'escapade en dehors de l'enclos (visant à voir la mer), la rencontre avec une vache étrangère (en l'occurrence écossaise), et la manière dont l'une d'entre elles n'arrête pas de remplir l'espace... en parlant tout le temps.

"La clé des champs" ouvre le bal sur près de 28 minutes (sur les 43 mn du programme), avec des créatures aux contours épais, imitant un trait irrégulier de peinture, et des à plats dotés d'un minimum d'ombrage pour leur donner du relief. Côté scénario, l'histoire est conçue comme une série de rencontres inattendues, d'un taureau adepte de la muscu à un bélier jouant les bergers et les maîtres d'écoles. Les petits devraient se régaler des mésaventures des unes et des autres, dévoilant peu à peu les traits de caractère de chacune (intrépide, maladroite...). S’en suit "Dorothy la vagabonde", petit conte sympathique sur la différence, les 4 bêtes découvrant une drôle de créature rouquine au poil long et à la mèche sur le côté. Une incitation au respect et à l'auto-dérision, tournée image par image à l'aide de marionnettes au corps en feutre et à la tête toute lisse façon cuir. A noter que les passages fantasmés sont eux, en animation traditionnelle.

Le recueil se termine avec "Aglaé la pipelette", en animation plus rudimentaire (décors gribouillés à gros traits, personnages en à plats de couleurs avec ombres légères), qui s'avère être une ode à l'amitié, sous couvert de droit à la tranquillité. La bonne idée, pour amplifier l'aspect envahissant du personnage, est de montrer à l'écran les mots prononcés, envahissants eux aussi le champs de vision des petits spectateurs. Un recueil à la fois cohérent et graphiquement divers, à mettre devant les yeux des 4 ans et plus.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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