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PHANTOM BOY

Beaux graphismes pour une enquête noire

Léo est un garçon de onze ans qui aime raconter des histoires à sa petite sœur. Malade, il se rend à l'hôpital et se découvre la capacité de s'extraire de son corps pour flotter dans les airs. Rencontrant un policier lui-même blessé, il va se servir de son don pour l'aider à combattre un méchant ayant pris le contrôle de New York...

Dessins raffinés, traits de contours et ombres mouvants, la technique est maîtrisée et les couleurs sont agréables à l'œil. Côté scénario, l'enquête est un rien simplette, certainement un peu trop explicite dans ses dialogues. Toutefois, elle recèle de réels moments d'émotion, notamment lorsque l'enfant malade découvre certaines réactions que ses parents essayent de lui cacher ou la manière qu'a sa petite sœur de supporter son absence.

Les réalisateurs de "Une vie de chat", film d'animation qui leur a valu une nomination à l'Oscar, sont ici produits par Jacques-Rémy Girerd réalisateur de "La Prophétie des grenouilles" et de "Mia et le Migou"). Avec "Phatom Boy", ils concoctent une ambiance aux influences de polar et de comics ("Batman" n'est forcément pas très loin vue la ville choisie et l'aspect d'un méchant très « Joker »). Côté personnages, on retrouve les figures classiques du genre, du flic mal vu par son supérieur à la journaliste aventureuse, en passant par la bande de malfrats affublée ici d'un drôle de chien, moustachu et colérique.

Ce personnage à quatre pattes et le mystère entretenu autour du visage mutilé du méchant (qui tient absolument à raconter son histoire pour qu'on plaigne son malheur, sans jamais y parvenir) sont les deux sources de comédie dans cet univers relativement sombre. Inspirés de la peinture, les décors comme certains protagonistes (le visage recomposé du méchant évoque Modigliani) apportent une cohérence remarquable à cette production franco-belge ambitieuse. Un classique mais raffiné dessin animé, tout droit sorti des studios français Folimage.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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