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LA PEUR

Un film de Damien Odoul

La guerre... On ne comprend ce que c'est qu'après l'avoir vécue

1914, la France rentre en guerre et la plupart du peuple voit cela d'un très bon œil. C'est l'occasion de prendre la revanche sur la défaite de 1871. Les rares qui s'y opposent sont considérés comme des traîtres. Dans cette effervescence, Gabriel et deux de ses camarades partent au front avec une idée très éloignée de ce qu'est réellement la guerre.

Il est plutôt rare de voir débarquer sur grands écrans des films s'attachant à décrire l'enfer de la première guerre mondiale vue par les poilus. Tiré du récit éponyme de Gabriel Chevalier, "La Peur" est un film ambitieux mais à petit budget qui tente de retranscrire ce plaidoyer contre la guerre qu'est l'œuvre originale.

On y retrouve toutes les étapes par lesquelles passent les jeunes recrues. Armés d'un sens du devoir aigu mais aussi d'une bonne dose d'inconscience, les conscrits au service militaire s'imaginent renvoyer l'ennemi derrière ses frontières sans trop d'efforts. D'abord pleins de fierté et de testostérone, les soldats déchanteront très vite à la vue des estropiés revenant du champ de bataille. La guerre fait mal et ils s'en rendront compte dans les tranchées, bombardés au milieu des rats. Dans cette cohue, nous suivons Gabriel qui se retrouve là bien malgré lui. Il aime Marguerite dont les souvenirs le hantent et il se retrouve dans un hôpital, après avoir retrouvé son meilleur ami mort au milieu des champs pilonnés et jonchés de cadavres. L'odeur de la mort est pesante et l'envie de mutiner est également bien présente.

C'est mi-figue mi-raisin que l'on se retrouve face à ce dernier long-métrage de Damien Odoul. Le film possède autant de qualités que de défauts. Outre une distribution qui paraît plus réciter le texte de Gabriel Chevalier que de ne le jouer, le plus agaçant reste la voix-off occupant un espace bien trop important par rapport aux séquences de dialogues qui sont pour leur part bien plus intéressantes. Ce choix est certainement dû au manque de moyens du réalisateur qui l’utilise à tort et à travers, parfois pour montrer des événements qu'on aurait préférés voir à l'écran à la place de certaines illustrations moins palpitantes. Néanmoins, il arrive que certaines séquences magnifient les paroles du personnage de Gabriel ; notamment lors de scènes d'une beauté à couper le souffle (le travail sur la photographie est sublime). C'est certes inégal mais rien que pour ces instants, on ne regrette pas d'avoir acheté le ticket.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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