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PAUPIERES BLEUES

Un film de Ernesto Contreras

Une histoire d’amour amère

Marina (Cécilia Suarez) est une jeune femme seule. Sa vie se résume à son appartement vide et à l’atelier de confection dans lequel elle travaille. Un jour, sa patronne organise une loterie. Marina remporte un séjour à Playa Salamandra, station balnéaire réputée. Mais voilà, le voyage est pour deux… Après plusieurs coups de fil désespérés à d’anciennes connaissances, elle propose à sa sœur de l’accompagner. Une dispute tourne au drame familial. Marina se retrouve à nouveau seule. Dans un café, elle croise par hasard Victor (Enrique Arreola), un ancien camarade de classe. Elle ne se souvient plus de lui mais l’invite à partager son voyage. Avant le départ, ils doivent faire connaissance. Pique-nique, sorties, ils se rendent compte très rapidement qu’ils n’ont rien à se dire...

Ce film mexicain est réalisé sous forme de constat : avec qui partir en voyage quand on est quasiment seul au monde ? Et bien pas d’autre choix que le premier venu... Ernesto Contreras, par sa mise en scène et sa finesse, a réussi à traiter le thème de la solitude avec beaucoup de justesse. Ses personnages, magnifiquement interprétés, sont d’une tristesse et d’une détresse pathétique. Leurs vies sont faites de silences et de frustrations. Ils deviennent amants mais l’alchimie ne prend pas. Même à deux, ils restent seuls. C’est pourtant la seule solution pour remédier à leur vide existentiel.

Il est vrai que pendant toute la projection, le spectateur attend que quelque chose se passe, mais rien. On partage l’ennui des personnages et la monotonie de leur existence. Certaines scènes sont d’une grande noirceur, comme les moments les plus intimes entre nos anti-héros. Le rythme est volontairement lent et lourd, les couleurs ternes (comme la vie des personnages). Rien à voir avec les comédies romantiques auxquelles on est habitué.

Contreras touche également à d’autres thèmes : l’égoïsme et l’injustice, lors de la scène avec la sœur, les passe-droits des gens friqués, dans la scène du club… « Paupières bleues » est encore un film latino bien peu drôle, mais vraiment touchant. Le réalisateur a atteint le but qu’il s’était fixé : construire une histoire d’amour amère terriblement humaine.

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