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PADDINGTON

Un film de Paul King

Terriblement attachant

Élevé par ses grands parents, un jeune ours sait que ses parents, aujourd'hui disparus, avaient jadis fait la connaissance d'un explorateur londonien. Aussi, le jour où un tremblement de terre détruit leur abris, coûtant au passage la vie à son grand père, sa grand mère l'envoie-t-elle à Londres, espérant qu'il y trouvera un foyer...

Véritable institution en Grande Bretagne, puisqu'il a fait l'objet de 23 romans entre 1958 et 2012, l'ours Paddington, du nom de la gare où il est sensé avoir été recueilli par une famille londonienne, prend enfin vie sur grand écran. Adaptée des romans de Michael Bond, il s'agit de l'histoire attachante d'un ourson innocent et maladroit, tout droit débarqué du Pérou, et tentant de se trouver un foyer dans un Londres pas si inhospitalier.

En référence aux nombreux enfant abandonnés dans des gares au lendemain de la guerre, le voici donc, étiquette autour du coup, le regard triste, interpellant les passants. C'est ainsi que parmi une foule anonyme qui piétinerait aisément son prochain, il fait la connaissant de la radieuse Mrs Brown et de son bougon de mari (Sally Hawkins, l'héroïne du "Be happy" de Mike Leigh, et Hugh Bonneville, vu dans "Coup de foudre à Notting Hill" et les séries « Dowtown Abbey » et « Lost in Austen »). Accueilli chez eux pour une nuit, il va gagner l'estime et le cœur de chacun.

Loin des excès clownesques d'un "Nanny McPhee", la part de gags visant le jeune public est ici savamment dosée et les scènes subtilement orchestrées, pour ne pas écœurer les plus grands, le scénario préférant créer un équilibre entre comédie naïve (axée sur la découverte d'un monde différent), émotion furtive, et messages doucement esquissés sur le besoin d'un refuge, la responsabilité envers les siens, la générosité et l'ouverture aux autres.

Touchant du doigt les thèmes de la différence (hormis un voisin teigneux, personne ne s'étonne qu'un ours emménage ici, ou se balade dans les rues) et donc de l'immigration, ou de la protection de l'environnement (Nicole Kidman en taxidermiste est ici une appréciable méchante), le film attendrit et entraîne l'adhésion. Il constitue le parfait divertissement en cette période de fêtes, alliant scènes d'actions à la Jeunet dans les enchaînements de hasards (la scène de la salle de bain, la poursuite du pick-pocket...) et regard enfantin sur le monde.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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