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OURAGAN

Peut-on balayer la voix off d’un coup de vent, svp ?

Le film suit l’évolution d’un ouragan sur un trajet de plus de 15 000 kilomètres, de l’Afrique vers l’Amérique. Des survivants se confient face caméra et témoignent de l’impact de ce phénomène climatique dévastateur sur leurs propres vies…

Un énième documentaire relatif aux phénomènes météorologiques ? Mouais, voyons voir ça… Donc, en gros, aura-t-on encore droit à des images spectaculaires, des témoignages des effets de la météo sur le quotidien et un commentaire bien didactique en guise de voix off ? Bonne pioche ! L’idée de ce documentaire n’est pourtant pas plus mauvaise qu’une autre : suivre l’évolution d’un ouragan, de sa création jusqu’à sa disparition, du moment où il récupère l’eau des océans (« Avec moi, une goutte d’océan devient une goutte de pluie ») jusqu’à celui où il se dissout brutalement. Celui dont il sera question ici s’appelle Lucy – nom fictif ou réel ? – et prend naissance sur les côtes du Sénégal (magnifique plan d’une tempête de sable qui assombrit soudain le ciel) avant de finir sa course chez nos amis d’outre-Atlantique.

Soyons catégoriques : l’intérêt de visionner "Ouragan" sur grand écran ne se mesure qu’à l’impact évident de son utilisation du relief 3D. Qu’il s’agisse de témoignages spatiaux à la "Gravity" ou des effets chaotiques de l’association pluie/vent sur la nature, le film regorge de plans impressionnants qui créent une immersion immédiate. Pour le reste, comme c’est souvent le cas dans ce genre de films, les réalisateurs se sont sentis obligés d’additionner cet impact visuel – lequel se suffit largement à lui-même – avec un autre impact, soi-disant poétique là où il n’est que didactique et pontifiant. Pas sûr que ce texte en voix off, lourdement emprunté à La mer et le vent de Victor Hugo et récité par Romane Bohringer (laquelle incarne verbalement les pensées de l’ouragan !), était la meilleure option pour accompagner des images aussi évocatrices. Au final, on sort d’"Ouragan" sans trop savoir à quel public il était censé s’adresser : à des scientifiques spécialistes du sujet ou à un public potentiellement infantile ?

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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