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L'ORPHELINAT

Efficace mais un rien déjà vu

Laura revient dans l’orphelinat où elle a été élevée. Son mari et elle veulent faire de cette belle demeure du bord de mer, un centre pour handicapés mentaux. Mais au bout de quelques jours, leur fils unique prétend s’amuser avec des enfants imaginaires, qui lui organisent des jeux de piste. Un beau jour, après une altercation avec sa mère, il disparaît…

On peut reconnaître d'emblée à « L'orphelinat » des qualités esthétiques indéniables. Le choix des lieux, cette magnifique et immense plage en pieds de falaises d'un noir irréel, les décors, cette maison aux multiples couloirs, débarras et escaliers, les cadrages, dont de magnifiques contreplongés, les transitions, avec utilisation des moindres recoins de noir, font du film une oeuvre troublante de noirceur. Et cette angoisse progressive doit également beaucoup à de mystérieux personnages qui jalonnent le parcours de cette femme qui cherche à retrouver son fils. La vraie-fausse assistante sociale est effrayante de rigidité éberluée. Le supposé gamin-fantôme (Tomas) met mal à l'aise avec son espèce de cagoule racommodée en forme de visage. Enfin, la voyante (Géraldine Chaplin) provoque autant de méfiance que de fascination morbide.

Ceux qui se laisserons aller au jeu apprécieront les quelques fausses pistes du scénario, mais auront peut être du mal à accepter les multiples rebondissement de la fin. Le sujet ayant déjà été traité sous d'autres angles (« Fragiles » de Balauguero par exemple l'an dernier), il est difficile de voir une quelconque nouvauté du côté du scénario, d'autant que la manière dont certains éléments sont amenés paraît bien artificielle. Ainsi, lors des séances de regression de la voyante, on se demande à quoi servent certaines caméra implantées dans la maison, et dont les angles de vue paraissent bien restreints. On s'attachera donc à souligner l'efficacité de la mise en scène qui vous vaudra quelques sursauts et une fin référence à Peter Pan loin du happy end, par laquelle on pourra se laisser séduire.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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