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L'OEIL DU MAL

Un film de D.J. Caruso

Le doigt dans l’œil

Dans une course contre la montre où la manipulation et l’hyper technologie sont reines, deux jeunes gens qui ne se connaissent pas doivent accomplir tout ce que leur ordonne une mystérieuse voix, quels que soient les risques. Pour survivre au piège, ils vont devoir à la fois échapper à leurs poursuivants et percer le secret de ceux qui mènent ce jeu infernal...

Le fantasme de l’hyper-technologie et de l’hyper-omniscience n’a pas fait son temps : le voilà qui revient encore dans une production bateau, aux schémas éculés, qui se veut originale alors qu’elle n’est qu’un condensé d’idées éparses et mal utilisées. « L’œil du mal » est une machine aux pièces rouillées et aux engrenages fatigués, et qui, malgré quelques bonnes idées, s’embourbe rapidement dans sa propre spirale infernale. Infernale, parce que dès les premières minutes, disons dès après le prologue plutôt intrigant du film, il apparaît que les comédiens ne croient pas une seconde à leurs rôles caricaturaux et bêtifiants à souhaits – ou bien peut-être que Shia LaBeouf, malgré la bonne impression laissée dans le dernier « Indiana Jones », et Michelle Monaghan, ex-compagne de Tom Cruise dans « Mission Impossible 3 », sont simplement mal dirigés.

Ce thriller de haute technologie est rythmé par des séquences d’action mal maîtrisées et des événements « hénaurmes » qui ne cherchent pas même à se donner pour crédibles : quand le FBI débarque chez Jerry Shaw (LaBeouf) et y trouve des montagnes de bidons remplis de poison et de nitrate d’ammonium, des armes dernier cri et des centaines de balles, personne ne voit que c’est un peu gros ? Entre le metteur en scène, le scénariste et les acteurs, il semble que le syndrome « Blindness » ait touché l’ensemble de l’équipe du film : un aveuglement généralisé. Ce n’est certes pas la subtilité qui régit « L’œil du mal », mais ce n’est pas encore le seul de ses nombreux défauts ; et c’est d’autant plus dommage que l’on sent parfois le potentiel tenu par cette histoire aux relents abracadabrantesques, à l’exemple du dénouement et de sa « révélation ». En conclusion, mieux vaut se mettre un doigt dans l’œil que de voir celui-ci.

Eric NuevoEnvoyer un message au rédacteur

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