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NOS ENFANTS

Un film de Ivano De Matteo

Jeunesse dorée

Paolo est chirurgien. Son frère, Massimo, est avocat. Chacun a sa propre approche de la vie. Les relations entre eux, déjà tendues, s’enveniment encore lorsque Paolo doit soigner un gamin blessé par balle par un policier trop nerveux, et que Massimo lui apprend qu’il défend ce dernier. Mais rien ne les prépare à ce qui vont commettre leurs enfants…

Il y avait de quoi espérer de grandes choses de ce film italien, présenté dans la section Orrizonti du Festival de Venise 2014. D'abord parce que la distribution était digne d'un quatre étoiles, alliant l'intensité subtile de Luigi Lo Cascio ("Nos meilleures années", "Piazza Fontana"), la classe imposante d'Alessandro Gassman ("Hamam"), le regard entre douceur et acier de Giovanna Mezzogiorno ("Vincere", "Juste un baiser") et Barbora Bobulova (« Les âmes noires »). Ensuite parce que le sujet prêtait à un implacable confrontation.

Malheureusement, malgré la qualité de jeu de l'ensemble du casting, le scénario, à force de raconter tout et son contraire, de la crise de conscience à l'instinct de protection, et en l'absence de réel pont de vue, finit par franchement agacer. D'autant plus, qu'après nous avoir servi les tourments moraux et les revirements d'attitude chez les uns comme chez les autres, on nous assène un "tous pourris chez les bourgeois" sans réel contre-point extérieur à ce microcosme composé de deux familles.

Au moins, le début du film laissait transparaître une implication de personnages extérieurs pouvant accentuer les culpabilités, exacerber les frustrations ou calmer les passions. Déjà que le fait divers liés aux enfants est finalement expurgé de tout contexte, même quant à l'attirance supposée du garçon pour sa cousine (esquissée lors de la scène de la fête), l'insistance ridicule sur le rôle négatif d'Internet passe aussi allègrement à la trappe.

Alors quand arrive la fin, on se dit qu'elle s'avère particulièrement « faux-cul » dans sa conclusion ultime. Car en laissant imaginer diverses possibilités, elle est un peu à l'image du film tout entier : sans réelle prise de position. Une facilité qui contraste de manière éhontée avec toutes les pistes explorées jusqu'alors. Regrettable.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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