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NOËL ET SA MÈRE

Un film de Arthur Dreyfus

Radical, mais touchant

Noël (52 ans) et sa mère Michelle (77 ans) se livrent sur leurs ressentis réciproques et échangent cote à cote sur leur relation, depuis l’enfance de Noël jusqu’à aujourd’hui, où ils semblent inséparables, sous des apparences de conflit permanent…

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Premier long métrage d'Arthur Dreyfus, romancier auteur notamment de Belle Famille, Histoire de ma sexualité et Sans Véronique, "Noël et sa mère", propose une sorte de séance d'échange thérapeutique entre un fils et sa mère, à laquelle celui-ci reproche son manque d'affection lorsqu'il était enfant ou adolescent. Dans un premier temps, le film met quelque peu mal à l'aise, par son dispositif radical, chacun d'eux se livrant de manière séparée face caméra, en l'absence de question ou commentaire, un projecteur les mettant en avant sur fond noir, et laissant à peine entrevoir un coussin noir sur lequel ils peuvent être assis.

Puis le dispositif se meut légèrement, une chaise apparaît, un canapé, où ils se retrouvent régulièrement assis cote à cote, avant de se faire face dans les toutes dernières séquences. Les échanges, d'abord posés, deviennent virulents, traduisant agacement et divergence d'interprétation de certains moments passés en commun. L'émotion affleure lorsque la tension est à son comble, le dialogue parvenant tout de même à se faire, au-delà des rancœurs et des blessures, autour de questions comme l'affection, le départ du père, la sexualité de la mère et l'absence de celle du fils.

Noël Herpe, écrivain, cinéaste, critique et historien du cinéma, se livre ainsi en miroir avec cette mère ) à laquelle un lien plus fort que tout semble le relier. Ponctué de films familiaux, d'essais filmés, de montages photos ou d'interviews télé, ce documentaire ne parvient cependant pas à sortir de son carcan formel pour mener le spectateur au delà d'une certaine sensation de voyeurisme, face à cette séance de psychanalyse familiale. Malgré tout, Arthur Dreyfus, seul ici derrière la caméra avec son cameraman devenu pour l'occasion preneur de son, parvient à libérer la parole de deux personnes, dont on ressent la proximité pleine de contradictions, et qui finissent par s’avérer touchants.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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