Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

NEVIA

Un film de Nunzia De Stefano

Un drame teinté d’optimisme

Nevia, une jeune fille appartenant à une famille pauvre napolitaine qui tente de joindre les deux bouts comme elle peut, découvre l’univers du cirque…

Nevia film image

Premier long métrage de Nunzia De Stefano, "Nevia", présenté à la Mostra de Venise 2019 dans la section Orizzonti, suit le quotidien d’une jeune fille de seize, vivant dans une grande précarité chez sa grand-mère et sa tante, toutes deux prostituées, depuis l’emprisonnement de son père et le décès de sa mère.

Vous l’aurez compris, "Nevia" ne traite pas de sujets légers, c’est le moins que l’on puisse dire. Cependant, si toute la check-list du parfait petit drame est respectée, le film ne tombe jamais dans les écueils habituels du genre et évite la plupart du temps de se complaire dans le pathos. Si les situations vécues par la protagoniste sont en effet très lourdes, Nunzia De Stefano préfère nous narrer la lutte de son héroïne pour justement s’en sortir. "Nevia" devient alors un véritable hymne à la lutte contre le déterminisme social et un film porteur d’un message qui se veut optimiste, à l’inverse par exemple du "Gloria Mundi" de Robert Guédiguian, présenté pour sa part en compétition à Venise.

À travers la découverte du cirque, c’est aussi la découverte de sa propre vie et de son propre corps qui nous est montrée. Un message assez intéressant donc de la part de Nunzia De Stefano, en partie biographique, puisque la réalisatrice a elle-même vécu dans un container aux portes de Naples, avec ses parents et ses sept frères et sœurs, avant de devenir dompteuse d’éléphant. Sa mise en scène, bien qu’assez classique en soi, est parfaitement maîtrisée et arbore une belle photographie, dont l’étalonnage est certes un peu délavé mais qui est remplie de couleur, comme un dernier pied de nez au déterminisme nihiliste, scellant son message d’espoir et de lutte. Enfin, notons que le jeu des acteurs est parfait, notamment les jeunes interprètes Virginia Apicella et Rosy Franszese, qui livrent ici une prestation plus que convaincante.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire