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MR BACHMANN AND HIS CLASS

Un film de Maria Speth

Stimuler l’ouverture, la curiosité et le questionnement

À Stadtallendorf, Monsieur Bachmann est un professeur pas comme les autres. Il permet à ses élèves de faire une sieste rapide si ceux-ci sont fatigués. Il les stimule en leur racontant des histoires, leur faisant deviner la suite. Il leur demande comment on traduit une expression dans leur langue d’origine. Car dans sa classe il y a des élèves d’origines bulgare, russe, kazakhe, italienne, turque…

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"Mr Bachmann et sa classe" est un documentaire fleuve, dressant non seulement le portrait d’un professeur hors normes, qui n’a pas son pareil pour stimuler ses élèves, mais aussi d’une classe de collégiens composée d’adolescents de 12 à 14 ans, dont les familles proviennent de 9 pays différents. Porteur d’un T-shirt d’ACDC, un bonnet en permanence sur la tête, cet homme de presque 65 ans, dont c’est la dernière année d’enseignement, revêt une apparence désinvolte, mais étonne d’emblée par sa capacité à ne perdre l’attention d’aucun de ses élèves, pas même la brochette de garçons du rang du fond.

Avec minutie, la réalisatrice s’attarde sur ses cours, offrant quelques parenthèses, par de rapides passages chez deux autres professeurs ou des discussions extérieures avec un ami sculpteur ou un collègue d’origine turque. Côté classe, elle révèle d’emblée les clichés charriés malgré eux par ces jeunes, observant longuement les enfants alors qu’ils réagissent à l’histoire d’amour entre une guitare et une table (riche). Abordant ainsi le thème de la relation intéressée, le professeur ira plus loin au fil du film, se permettant d’aborder le sentiment d’appartenance (où se trouve leur « chez eux » : en Allemagne ou ailleurs ?), la croyance et la religion, et s’aventurant même sur des questions d’amour entre personnes du même sexe.

Permettant ainsi à ses élèves de s’interroger sur leurs propres contradictions, ou leurs a priori (la motivation du refus d’un garçon pour aider une fille montre qu’il y a encore du chemin à parcourir), sans jamais entrer dans la provocation ou la critique facile, le professeur met également en regard l’Histoire de son pays et ses propres origines. Se positionnant en sorte d’ami proche, auquel le respect est dû, l’homme dévoile, dans les moments à part, sa crainte d’être discriminé en tant que personne âgée, et son amour pour ce métier où il n’a jamais été seul. Quant aux moments avec les parents d’élèves, ils se révèlent comme de vrais moments de bienveillance. Et si certains passages auraient peut-être mérité un peu plus de concision, on sort néanmoins du film avec l’impression d’avoir dit au revoir à un grand monsieur, devenu familier, et à ses élèves, aussi divers qu’humainement prometteurs.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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