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MOBILE HOMES

Le portrait bouleversant d’une mère à la dérive

Ali et Evan multiplient les petites combines pour survivre, entraînant dans leurs histoires le jeune fils de la première. Mais pour la mère, cette vie sur les routes devient de plus en plus insupportable. Elle est prête à se poser, à offrir un foyer stable à son enfant, quitte à prendre des décisions radicales…

Après un premier moyen métrage remarqué en festivals, "Memoria" (avec notamment James Franco), Vladimir de Fontenay a eu les honneurs de la Quinzaine des Réalisateurs pour son premier passage à la durée longue. La caméra suit Ali et Evan, un couple en fuite permanente, sillonnant les petites routes entre les États-Unis et le Canada pour multiplier leurs combines. Loin du rêve américain, ils essayent d’enrichir leur exil en mobile home par tous les moyens, de la vente de produits tombés du camion en passant par les combats de coqs. Si cette situation semble leur convenir, Ali a de plus en plus de mal à voir son fils embarqué dans toutes ces histoires, elle qui rêve de pouvoir lui offrir un foyer stable.

Touchant et profondément humain, le film séduit par son absence d’artifice et de jugement, l’objectif capturant ces êtres dans toutes leurs contradictions. Ne les condamnant jamais, ce drame sensible préfère esquisser des portraits ambigus des protagonistes, où bienveillance et violence se côtoient dans une harmonie singulière. Avec sa mise en scène brute et soignée, le cinéaste surprend par sa capacité à susciter une émotion palpable au détour de scènes d’apparence anecdotique. Si "Mobile Homes" est une telle réussite, c’est aussi grâce à son excellent casting, Imogen Poots en tête. Instantané d’une vie bercée par des espoirs chimériques, le métrage est à la fois une chronique intimiste poignante et un constat amer sur l’Amérique contemporaine. On a déjà hâte de découvrir la prochaine réalisation de Vladimir de Fontenay !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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