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MILLA

Un film de Shannon Murphy

Une irrésistible comédie dramatique australienne

Milla rencontre par hasard, sur des quais, Moses, un jeune en apparence plutôt à l’aise, mais qui est visiblement à la rue. Sous le charme, rapidement, elle décide de le présenter à ses parents (lui est psy, elle est sous médocs). Amoureuse, elle va n’en faire qu’à sa tête…

Milla film image

"Milla" est une comédie dramatique australienne qui aborde la maladie de sa protagoniste (une jeune lycéenne) de manière indirecte, en focalisant avant tout l’attention sur son entourage. Dès les premières scènes, on découvre à la fois le caractère instable de celui qu’elle a choisi comme petit ami potentiel, et ses parents aimants, dont l’aspect déboussolé se révèle peu à peu. Viennent ensuite la voisine enceinte et son chien Henry (le même prénom que le père), mais aussi le prof de musique râleur. Tout ce petit monde entretient des rapports divers, pas forcément dans la norme, mais tâche surtout de faire bonne figure face à Milla, qu’ils pensent fragile. Mais la jeune fille, pour la première fois amoureuse, va vouloir vivre à fond son histoire.

Choisissant de ponctuer certaines scènes par une sorte d’annonce (plutôt qu’un réel titre de chapitre), mettant en avant la bonne volonté plutôt que la noirceur, c’est une galerie d’êtres humains que nous donne à voir Shannon Murphy, la réalisatrice. Un choix de caractérisation complexe qui crée une empathie profonde et provoque, notamment dans les dernières scènes, une profonde émotion. Car avec un ton positif et encourageant, mais aussi un humour salvateur, le récit souligne la bienveillance et la nécessité de prendre soin les uns des autres.

Si Ben Mendelsohn, qui interprète le père, incarne avec simplicité un modèle d’empathie, Eliza Scanlen, qui joue Milla, brille de mille feux de par une complexité lisible. Revenant de manière régulière sur certains souvenirs qui font l’unité de la famille, mais aussi sa capacité à aller tout de même de l’avant, cet irrésistible drame australien nous rappelle la profonde nécessité de pouvoir dire « au revoir ». À la sortie, on emmène avec nous, loin de la salle, l’une des plus belles répliques qui soit, symbole de courage comme d’amour : « je vais adorer faire partie d’un ciel comme celui-là ».

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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