LA MÉTHODE

Un film de Marcelo Piñeyro

Diabolique

Plusieurs candidats à un poste important se retrouvent enfermés dans la pièce. Ils doivent suivre les instructions que des ordinateurs leur donne, et s’éliminer les uns les autres…

« La méthode » est un film effrayant. Usant des plus bas instincts de l'homme (ou de la femme), le scénario invente une diabolique machine a broyer du candidat. Et les épreuves que devront passer les postulants iront crescendo vers les plus abjectes des comportements. Le but: tester leur fidélité à l'entreprise face à l'individu. Fonctionnant sur les mêmes rouages qu'une certaine télé-réalité, citons entre autres tests pervers, la désignation par le vote d'un prétendu traître, l'utilisation de preuves partielles contre un leader (une coupure de presse), la privation d'une nourriture décente, le harcèlement visant à connaître des secrets, ou encore l'usage de la sexualité ou du machisme pour discréditer l'autre...

Tout les bassesses sont bonnes pour décrocher le poste suprême. Et la mise en scène, sobre, s'appuyant sur des décors austères aux repères connus, dévoile un à un les capacités de chacun des personnages (tous crédibles dans leur complexité) à jouer des coudes derrières leurs cols blancs ou leurs jupes plissées. Même si l'on voit venir quelques uns des rebondissements, on est toujours surpris par le déroulement des épreuves, relevant plus du jeu de rôles malsain que d'une réelle psycholgie, et par une qualité de dialogues confondante. On ressort ainsi lessivé de cette lutte impitoyable avec néanmoins une légère lueur d'espoir en l'humanité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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