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MESRINE : L'ENNEMI PUBLIC N°1

Polar français n°1

Suite et fin de la vie de Jacques Mesrine, criminel le plus connu des années 70, bandit médiatique, ennemi public n°1. De son retour du canada, ses années de prisons en France et ses coups spectaculaires qui font trembler le pays, jusqu'à sa mort devenue légendaire...

Avec "L'ennemi public n°1" Jean Francois Richet clôt sa saga commencée avec "L'instinct de mort". Cette deuxième partie relate les aventures "médiatisées" de Mesrine. Si la 1ère partie exposait sa jeunesse, sa montée en puissance et les bases de son esprit criminel véritablement à part, qui se veut complètement indépendant et d'une loyauté exceptionnelle, cette deuxième partie aborde la période de la vie de Mesrine qui aura été exposée dans la presse. Il en ressort un personnage haut en couleur, célèbre, envié, respecté, terriblement craint, d'un charisme qui n'a d'égal que son égo et, le courage et l'audace qui en découlent. C'est là que se fait la différence avec la 1ère partie: Mesrine est une star. Ce qu'il n'était pas dans le 1er film.

Même s'il reste quelqu'un d'extrêmement dangereux, le film de Richet le rend attirant, ce que se refusait "L'instinct de mort". Aux dires de la production "Nous n'avons pas cherché à faire de lui un héros" car Mesrine ne se considérait surtout pas comme tel, mais le personnage est devenu populaire et le film restitue bien la façon dont Mesrine est perçu par le public: un "héros" malgré lui, une image qui lui échappe, tout comme la prononciation de son nom, avec laquelle il va quand même jouer jusqu'à ce qu'il sente la mort arriver. Richet parvient à maîtriser l'emprise (si il peut y en avoir une) sur son personnage en ne le trahissant jamais, car là où il aurait été facile de le faire passer pour plus méchant qu'il n'est (et il l'est suffisamment déjà), le film n'oublie pas de montrer qu'il reste quelqu'un de juste, de profond, de loyal, avec des sentiments véritables, une envie de "Vivre" et de ne jamais renoncer.

L'aspect criminel n'est pas oublié pour autant, car c'est ce que Mesrine était avant tout: un braqueur de banques audacieux et un tueur sans pitié. "L'ennemi public n°1" à l'image de "L'instinct de mort" prouve que si l'on met les moyens et la volonté, la France peut produire un cinéma de genre de qualité (paradoxe, que ce film soit produit par le même Thomas Langmann que le dernier Astérix), possédant une identité propre (cette deuxième partie s'éloigne un peu plus du genre "américain" que la 1ère). Le film se clôt sur la même scène qui ouvrait "L'instinct de mort" en y intégrant les points de vu des policiers. la boucle est bouclée de façon extraordinaire, car Richet réussit le pari de monter la même scène (d'une partie de l'histoire de Mesrine ultra connue) deux fois et à inclure une tension tout simplement énorme. Cette scène est digne des plus grands classiques du genre. On ressent en 10 minutes, toute la puissance, le charisme, la peur que peut inspirer le personnage que ces 4 heures de films ont placé en nous.

Vincent Cassel est égal à lui même et prouve à nouveau qu'il faut compter avec lui. Je me répète, mais il est vraiment l'équivalent des Pacino / De Niro / Keitel des années 70 / début 80. Le reste du casting sonne juste, que ce soit la craquante Ludivine Sagner, ou le nouveau membre du S.P.E.C.T.R.E. (pour ceux qui ont vu "Quantum Of Solace"... quoi j'ai révélé quelque chose ?) Mathieu Amalric. En deux films, le duo Richet / Cassel aura réussi à faire table rase des adaptations pitoyables des aventures de Mesrine (Serge Riaboukine en Mesrine, Come on! c'était plutôt pathétique), à ressusciter le film de genre spécialisé dans les "gangsters" (au moins on n'encensera plus Olivier Marchal pour ses films avec Daniel Auteuil en flic alcoolique) et à envoyer un message clair, net et précis au cinéma d'outre-atlantique: Yes, We Can !

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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