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THE MAN FROM NOWHERE

Un film de Lee Jeong-beom

Réchauffé, mais sacrément efficace

Tae-sik est un solitaire. Terré dans son appartement, le seul contact qu’il entretient avec le monde extérieur reste la petite So-mi qui habite dans le même immeuble que lui. La mère de So-mi est mêlée à divers trafics de drogues qu’elle tente de cacher à ses patrons. Un jour, elle demande à Tae-sik de lui garder un sac de marchandise, sans mentionner qu’il s’agit de stupéfiants…

Sortie en DVD et Blu-ray le 7 septembre 2011

Thème cher aux cinéastes sud-coréens, la vengeance est LE sujet de la plupart des thrillers et polars qui nous parviennent de cette contrée depuis l’émergence de son cinéma d’action au début des années 2000. Carton plein en Corée, ce "The Man from nowhere" n’échappe donc pas à la règle.

Rappelant fortement "A Bittersweet life" en largement moins romanesque et beaucoup plus porté action sans détour à la "Taken", "The Man from nowhere" nous sort les ficelles bien connues du genre. Cela paraît flagrant, Lee Jeong-Beom n’est pas un grand cinéaste. Malgré tout le soin apporté à la photographie et la mise en scène, il se contente simplement de reprendre les codes qui ont fait le succès des films de ses prédécesseurs, sans jamais parvenir à leur niveau, ou s’approprier complètement le genre. La petite fille et sa relation avec Tae-sik évoquent immédiatement "The Chaser", le jouissif et bien que très maîtrisé combat au couteau de la fin semble largement inspiré de « Piège en haute mer » et le trafic d’organes remémore irrémédiablement « Sympathy for Mr Vengeance ».

Malgré tout, on a beau faire la fine bouche lorsque l’on compare le film aux classiques de la dernière décade provenant de Corée du Sud "The Man from nowhere" demeure dans le haut du panier des thrillers actuels. Et si tous ceux qui sortaient dans nos salles étaient de cette qualité, les amateurs seraient comblés. Car cette histoire de vengeance reste sacrément jouissive et diablement efficace, hormis lors des quelques séquences lacrymales accompagnées de violoncelles que Lee déverse sans aucune retenue. Intelligemment disséminées, les scènes d’actions réservent de grands moments tout à fait exaltants. Won Bin, déjà excellent en demeuré dans "Mother", campe ici un Léon taciturne qui s’avère être une véritable machine à tuer, et la petite Sae-ron Kim ("Une Vie toute neuve") ajoute une pointe de tendresse à ce film de brutes. A ne pas manquer, si l’on est amateur du genre.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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