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LOLA VERSUS

Un film de Daryl Wein

Itinéraire d’une fille larguée

À 29 ans, Lola est une jeune New-Yorkaise comblée. Elle habite un magnifique loft à New York, avec son petit ami, qui l’adore. Elle a repris ses études et finit une thèse en littérature. Elle est sur le point de se marier… Mais tout son joli monde va s’écrouler le jour où son petit ami va lui annoncer qu’il veut se séparer d’elle et annuler le mariage…

Sous ses airs de romcom (comédie romantique), « Lola versus » flirte avec le genre tout en restant du côté des films indépendants américains. Sans exagération ou situation rocambolesque, les sentiments des personnages sont restitués avec finesse et justesse. On est loin des comédies à la Judd Apatow et de leurs blagues graveleuses ou scato. Ici, le réalisateur se concentre sur son personnage principal et la manière dont elle réagit à cette rupture, que ce soit dans son quotidien ou dans ses relations avec ses amis, sa famille et les autres. Alternant moments de tristesse, renfermement, débordement d’émotions, besoin de réassurance, légèreté de mœurs… le personnage de Lola passera par toutes ces phases, sans jamais être ridicule ou risible.

Le vrai tour de force de cette comédie repose essentiellement sur un scénario simple et efficace, aux antipodes d’un Bridget Jones. Il est assez aisé de se retrouver dans l’un des personnages, principalement parce qu’ils n’ont pas été construits comme des caricatures… Et en même temps ce pourrait être le reproche que certains feraient au film. Les personnages ont des réactions tellement banales qu’ils pourraient finir par en devenir plats et sans intérêt. D’ailleurs, le personnage de Lola n’est finalement ni sympathique ni antipathique ; il est d’une incroyable banalité. Soit dit en pensant, c’est à se demander quelle est la part autobiographique du film, pour un réalisateur ou un scénariste, en quête de rédemption, qui voudrait expliquer son comportement après une rupture à ses proches…

Côté casting, le personnage de Lola est interprété par Greta Gerwig, précédemment vue dans « Damsels in distress » ou « To Rome with love » ; elle est indéniablement en train de devenir une figure du cinéma indépendant américain, avec son physique à la Chloe Sevigny, ses grands yeux et son visage poupon. À ses côtés, Hamish Linklater, vu cette année dans « The future », le film de Miranda July ne démérite pas.

« Lola versus » est donc un film agréable qui aurait mérité une meilleure promo et distribution que ce qu’il a eu en France. Si on le compare à l’un des derniers films pour filles sorti en salle, comme « Bachelorette », il est clairement plus intéressant et intelligent.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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