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LOGAN

Un film de James Mangold

Épisode de trop ou requiem crépusculaire pour la série Wolverine

2029. Devenu chauffeur, Logan tâche de dissimuler au mieux sa nature, dans un monde où aucun nouveau mutant n’a vu le jour depuis 25 ans. Mais suite à une altercation avec un gang tentant de voler les enjoliveurs de sa voiture, il fait la connaissance d’un homme étrange, lui-même à la recherche d’une femme sensée le contacter. Cet dernière ne tarde pas à se manifester, lui demandant de la conduire avec sa fille, au Canada…

Découvert Hors compétition au dernier Festival de Berlin, "Logan" est donc l'attendu troisième épisode de la trilogie consacrée au mutant "Wolverine" (issu des "X-Men"). Une sorte de requiem annoncé dès les premières images, dans lesquelles l'homme, plus marginal que jamais, vit de l'autre côté de la frontière, dans des ruines peu à peu envahies par le désert, alors que la race des mutants s'annonce en extinction. Suicidaire, râleur, fuyant, le scénario tente de redonner au personnage un peu de son humanité au travers d'un périple dans lequel il se retrouve embarqué initialement malgré lui.

Réalisé comme le précédent épisode par James Mangold ("Identity", "Copland"), le film est donc sensé représenter le crépuscule de ce héros torturé. S'il s'avère plus âpre et moins "fantastique" que les précédents, s'inscrivant dans une tradition de films de poursuite et de combats, impliquant migrants (ici au départ une mère et sa fille) et persécutions, le film recèle des morceaux d'efficaces bravoures dont le réalisme est par moment plus que discutable. Et on a par moment le sentiment d'une étrange tendance à ralentir l'action de certains personnages, histoire que le spectateur ait le temps de savourer toutes les sous-intrigues.

Cela est bien dommage, car la découverte (que l'on pressent tout de même partiellement depuis le début) de la réalité et des enjeux qui couvent sous cette course poursuite, aurait pu être réellement percutante. Malheureusement le film se transforme progressivement en prétexte à préparer de nouveaux spin-off, avec toute une nouvelle génération de mutants (aux quelques jolis pouvoirs cependant, coordonnés dans une scène de combat qui constitue le climax du film). Au final les scènes de combat paraissent attendues et plutôt répétitives, et les surprises sont rapidement éventées, reléguant l'agonie de ce héros maudit (et l'émotion qui aurait pu jaillir avec), au second plan. Un épisode potentiellement de trop, mais qui a l'avantage de se débarrasser (presque) définitivement de quelques personnages clé, et pourquoi pas de donner naissance à une trilogie autour d'une (ATTENTION Spoiler) "Wolverinette".

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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