Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

LES PARADIS DE DIANE

Retrouver le contrôle

Diane est en couple avec Martin. Après avoir accouché, elle s’isole dans la salle de bain, semblant perturbée par les cris du bébé. Laissée seule pour la nuit et Incapable de prendre celui-ci dans ses bras, elle sort en douce de l’hôpital. Elle va ensuite prendre plusieurs bus, enterrer son téléphone, arrivant dans un hôtel espagnol où le fait qu’on lui demande sa pièce d’identité lui pose problème…

Qu’est-ce qui aura réellement poussé Diane à s’enfuir au beau milieu de la nuit, prenant plusieurs bus qui l’emmèneront de la Suisse vers Benidorm, en Espagne ? Le fait de ne jamais avoir désiré enfanter ou d’avoir trop souffert de cette grossesse ? Le fait de ne pas se sentir de lien avec cet enfant auquel elle vient de donner naissance ? Le fait de ne pas se sentir à la hauteur ou de ne pas vouloir élever celui-ci ? La Dépression post-partum semble en tous cas bel est bien ce dont souffre le personnage, fuyant sa maternité comme ses responsabilités.

Mais le scénario du film "Les Paradis de Diane" ne répondra jamais véritablement à cette question. La mise en scène prend en tous cas le parti de tenter de nous faire ressentir le malaise du personnage, ceci dès les premières scènes, avec notamment cette musique semblant envahie par du vent, alors qu’elle ressent le besoin de s’isoler dans la salle de bain de sa chambre d’hôpital, ou lorsqu’elle s’énerve, frappant des voitures dans la rue, dans un bruit environnant assourdi.

C’est dans de petits détails que se révèle peu à peu la persistance, malgré tout, de pensées pour sa vie d'avant et pour son enfant (ce mystérieux ballon rouge qui atterrit dans l’appartement, un regard jeté subrepticement sur son ventre, le besoin de téléphoner, la paranoïa de se faire localiser...), et aussi son désir de nouer des liens avec d’autres personnes (notamment Rose, interprétée par Aurore Clément, avec laquelle elle va nouer une amitié au départ intéressée...). Mais c’est surtout dans la redécouverte de son corps, et de sa capacité à retrouver le contrôle envers les hommes, que les nuits festives de Benidorm vont l’emmener. Au final, "Les Paradis de Diane" tente avec empathie et grace a une actrice remarquable (Dorothée de Koon, compositrice de la BO de "Bonheur Académie") de capter l’évolution psychologique d’une femme mise face à la maternité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire