LE MÉDECIN IMAGINAIRE

Un film de Ahmed Hamidi

Un duo cliché qui ne fonctionne à aucun moment

Alex est un DJ très connu. Officiant sous le nom de DJ Wethu, il est à la fois surbooké et surmené. Malmené par ses sponsors, poussé par sa manager, il finit par faire un malaise sur scène. Après des examens, il doit se reposer dans la maison qui lui a été louée, surveillé par le vieil assistant du médecin, Abdel, qui se rêve plus compétent qu’il ne l’est, prévoyant de passer son examen pour la 13e fois…

Le médecin imaginaire film movie

"Le médecin imaginaire", premier film de Ahmed Hamidi, autrefois bien inspiré avec les scénarios du "Grand bain" et du film d’animation "Pourquoi j’ai pas mangé mon père", tente de jouer sur plusieurs tableaux, tirant son comique de la confrontation d’un français célèbre plongé dans l’agitation du monde de la nuit et d’un naïf villageois marocain, vivant dans un lieu reculé et rêvant d’une reconnaissance professionnelle. Le premier problème est qu’à trop courir plusieurs lièvres à la fois, le personnage local recherchant un diplôme tant espéré, mais aussi l’autorisation d’épouser (voire simplement courtiser) la femme qu’il aime depuis longtemps, on finit par ne plus croire à aucune de ses aspirations, cumulant clichés et cabotinage sans fin de la part de Fatsah Bouyahmed, l’acteur pourtant enchanteur et touchant de "La vache", qui parodie presque ici son personnage de l’époque.

On ne croit pas plus à la renaissance du personnage interprété par Alban Ivanov, son immersion dans la musique locale, potentielle source d’inspiration étant à peine esquissée. Seule une scène nocturne sur un toit s’avère de ce point de vue plutôt séduisante. Mais le scénario se focalise sans doute trop sur la question de la réussite pour chacun (examen pour l’un, retour en grâce pour l’autre) pour être crédible. Et que dire de la sous intrigue policière emmenée par Smaïn (qu’on a cependant plaisir à retrouver) et Booder, qui justifie le séjour marocain forcé du personnage principal, une fois son accident arrivé ? Qu’elle est vite oubliée, puisque ne servant que de prétexte à cette absurde situation de départ. Hormis quelques répliques (sur une vision toute particulière de Bambi par exemple…) et expressions maison, on ne sauvera donc pas grand chose de ce naufrage aux portes du désert.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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