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LA NAISSANCE DES OASIS

Un recueil poétique en diable

Des gouttes d’eau s’animent dans la joie, cherchant à éviter le soleil, un serpent devient ami avec un chameau, une petite fille ramène une clé à une vieille dame, des bergères vêtues de rouge s’occupent de leur troupeau de nuages, trois montagnes se moquent d’une plus petite qu’elles…

La Naissance des Oasis film animation animated short movies

Ce recueil de 5 courts métrages d’animation s’ouvre avec le charmant "Drops" de Sarah Joy Jungen et Karsten Kjærulf-Hoop (Danemark, 5 mn), où l’on suit en musique, des créatures issues de gouttes d’eau, évoluant de flaques en zones ombragées, ceci afin d’éviter de s’évaporer. Un événement inévitable qui cependant, sera dédramatisé dans une certaine joie. Le film, en aquarelles, est élégant et poétique à souhait, rendant un phénomène naturel à la fois beau et magique. S’ensuit "Naissance des oasis" de Marion Jamault (France, 9 mn), qui donne son titre au recueil, et qui devrait plaire aux plus petits de par son aspect très coloré. Un serpent vert, au sang trop froid, fait la connaissance d’un chameau jaune, au sang trop chaud. Tous deux vont s’entraider afin de mieux supporter la vie entre désert et oasis, échangeant chaleur (pour faire par exemple cuire un œuf) et froid (pour faire par exemple une glace coco), allant à la rencontre de plein d’autres animaux. Sur fonds de paysages géométriques, mêlant peinture et papier découpé, il s’agit là d’un joli petit conte sur le « vivre ensemble ».

Troisième segment, "Suzie in the Garden" de Lucie Sunková (République tchèque, 13 mn) revêt un aspect pictural séduisant, grâce à l’utilisation d’une technique de peinture sur verre, qui estompe les limites entre objets, décors et personnages. À la ville grisâtre s’oppose la verdure des jardins familiaux dans lesquels se rend la petite Suzie (la voix-off), avec ses parents. Au programme, de l’émerveillement face à la diversité de la nature, la peur face à un chien, mais aussi de l’intergénérationnel, grâce au contact avec une mystérieuse vieille dame. "Il pleut bergère" de Jérémy Depuydt (France, 8 mn) prend ensuite le relais, dans un balai sans paroles, entre berger prenant soin de ses moutons, et au-dessus des nuages, des bergères vêtues de robes rouges, dont l’une transformera un nuage noir en orage. Une autre ode au phénomène naturel et fertilisant qu’est la pluie, doublée d’un (tout) petit message sur la différence, le tout dans un dessin aux traits simples mais fortement évocateurs.

Le recueil se termine avec sans doute le meilleur des cinq films, "Some Thing" d'Elena Walf (Allemagne, 7 mn). En animation 2D, le court métrage suit avec humour les prétentions de trois montagnes triangulaires, ayant chacune un don particulier : un lac dans sa bouche, des dents en or, de la lave prête à jaillir… Évoquant ainsi les nappes phréatiques, les mines, les volcans, c’est au travers de la petite montagne assise auprès d’elle, qui les admire, mais dont elles se moquent, que viendra finalement l’essentiel à la vie. Simple, drôle, poétique, le tout affirme sans dialogues, que chacun peut avoir un don propre. Une bien belle manière de clore ce joli recueil pour les plus de 3 ans.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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