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LA FONTAINE FAIT SON CINÉMA

De sympathiques détournements

Un recueil de six courts-métrages d'animations détournant des fables partagées de générations en générations, présentés par la chouette du cinéma...

L'ensemble des courts-métrages qui composent le recueil "La Fontaine fait son cinéma", s'il ne marque pas particulièrement par le traitement graphique adopté – un dessin en 2D des plus passe-partout- , réussit cependant à séduire de par l'originalité des détournements proposés, ou l'approche un peu à part de certaines morales. Le film le plus esthétiquement captivant est sans doute le troisième, "La loi du plus fort", qui plaira aux plus petits de par ses mille couleurs, et l'utilisation de personnages facilement reconnaissables (un petit singe rouge, un moyen bleu et un grand mauve). Dédié à la malice, la morale sur le partage et la domination est assez savoureuse.

Deux films sont à rapprocher, puisque détournant chacun à leur manière une fable de La Fontaine. Le premier, "Le corbeau et le renard" est transposé à la manière d'un plateau de tournage, les deux créatures étant dirigées, tels des acteurs, par un metteur en scène dont on entend seulement la voix. Entre erreurs de fromages, lâchers dangereux, textes bourrés d'erreurs, le spectateur se régale d'un comique de répétition très bienvenu. Même chose pour "La grenouille qui voulait se faire plus grosse qu'un boeuf", tourné à la façon d'un documentaire sur les reinettes, et exposant cette créature de manière humoristique, entre sa bouille blasée, son chant du « Waka » et ses mœurs amoureuses. Une jolie parabole sur la vanité.

Plus basés sur le rythme déchaîné, "Rumours" et "Les fables en délire" s'amusent avec les codes usuels du conte. Le premier s'intéresse aux fausses rumeur en entraînant tous les animaux de la jungle dans un état de panique par ricochet. Tandis que le second, plus abstrait mais non moins drôle, joue sur le contraste entre jungle et désert, et nous entraîne dans les aventures d'une poule qui tente de sauver ses œufs. Un film très clownesque, où numéros de cirque et contorsions impossibles ont la part belle. Seule incongruité de ce charmant recueil, "Le pingouin" vient clore en chanson de manière un peu faiblarde cet ensemble de bonne tenue. Chantées par des enfants, les aventures d'un pingouin sous les tropiques, met en scène en scène une ribambelle de ouistitis qui ne séduiront que les plus petits.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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