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L'ANTILOPE D’OR, LA RENARDE ET LE LIÈVRE

Avec les voix de Damien Bonnard...

Un charme qui traverse les âges

Un lièvre dont la maison de bois est squattée dès l’été par une renarde, a bien du mal à récupérer son logis. Une antilope laissant derrière elle de la poussière d’or est traquée par les troupes d’un avide maharaja, mais un garçon fait qu’elle leur échappe…

Lev Atamanov et Youri Norstein sont deux grands maîtres du cinéma d'animation soviétique, ayant fait leurs armes pour le premier en Arménie, avant de rejoindre, deux décennies avant le second, le studio moscovite Soyouzmoultfilm. Trois ans avant "La Reine des neiges" adapté du conte d'Andersen (Lion d'or à Venise), Lev Atamanov aura réalisé "L'Antilope d'or", présenté ici en deuxième partie de programme. Youri Norstein sera lui l'un des piliers de l'animation russe des années 70, avec seulement deux heures de programmes à son actif, soit 5 courts métrages réalisés, dont "La Renarde et le Lièvre", figurant ici en ouverture du recueil.

Ce court métrage en stop motion, avec des personnages en papier découpé et articulé, est conté ici par Damien Bonnard, dont la voix vient se superposer sans peine à celle du conteur russe original. Usant d'éléments crayonnés pour la couleur, mais aussi de tissus et de cordelettes, "La Renarde et le Lièvre" de Yuri Norstein (1973, 12mn, 5 étoiles) conte l'histoire du squat d'une renarde vivant dans une maison de glace, qui voit son logis fondre au printemps et s'installe alors dans la maison de bois d'un lapin, éjectant celui-ci. Construit sur un système de boucles, facilement mémorisable par les plus petits, il va s'agir pour le malheureux lapin (qui pleure ici beaucoup), de trouver un allié courageux et plus fort que lui pour déloger la bête. Se succéderont ainsi dans cette tâche des animaux supposés de plus en plus forts (un loup, un ours, un taureau...), mais c'est finalement un autre qui s'en sortira le mieux. Récit d'une alliance et d'une amitié naissance, le film est un véritable régal pour les yeux, avec de tourbillonnantes batailles, disposant toujours aujourd'hui d'un charme profond.

Deuxième court métrage du programme, "L'Antilope d'or" de Lev Atamanov (1954, 31mn, 4 étoiles) a lui été tourné en rotoscopie, c'est à dire en prises de vues réelles reprise en dessin par dessus. Au milieu de beaux décors de forêt vierge, de palais ou de ruines marquant la situation asiatique de l'intrigue (du côté de l'Inde), évoluent ainsi des personnages à la fluidité de mouvement indéniable et qui impressionne toujours pour l'époque. Film parlé, ponctué de tambours guerriers, le scénario nous emmène, avec l'espion du maharaja, sur les traces d'un jeune homme, entrant lui aussi dans un système répétitif facilement mémorisable, alors qu’il aide différents animaux (un oiseau, une tigresse, un éléphant...) qui l'aideront à son tour à retrouver l'antilope d'or. S'en suivra une conclusion morale, entre désirs honnêtes du jeune homme et avidité des souhaits du maharaja. Une bien belle idée qu'a eu le distributeur Malavida de donner à voir aux générations d'aujourd'hui, ces deux bijoux du cinéma d’animation.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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