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KRAMPUS

Un film de Michael Dougherty

Quelques frissons pour un film de Noël qui n'évite pas de nombreux clichés

Max vit avec sa sœur, ses parents et sa grand-mère d'origine allemande dans un quartier pavillonnaire. Il reçoit pour Noël, son oncle, sa tante et leurs insupportables enfants, ainsi qu'une grande tante qui s’incruste au dernier moment. Mais quand ce rassemblement tourne aux règlements de compte et que sa lettre au père Noël est lue devant tout le monde, celui-ci décide de la déchirer et d'envoyer au diable ses vœux. Au même moment, la maison est prise dans une violente tempête de neige et apparaît dans le jardin un étrange bonhomme de neige...

Sorti aux États-Unis et dans les pays anglophones à l’occasion des fêtes de fin d’année, "Krampus" donne d'emblée le ton, avec son générique sur fond de chanson de Noël et, au ralenti, son magasin qui se transforme en champs de bataille où parents et enfants s'arrachent des jouets et où les personnages de la crèche vivante sombrent dans les chamailleries ! C'est donc logiquement que s’en suit un repas de famille où l'on va d’abord assister à leur décomposition entre les pro-armement (l'oncle et ses enfants, élevés dans un esprit militaire) et les plus modérés. Ceci avant que le film vire au gentil conte d'horreur, dans une sorte de huis clos enneigé, au sein de la propriété et de son voisinage.

Malgré son avertissement trop explicite, le scénario fait parfaitement monter la pression. Avec un contraste bien exploité, entre intérieur chaleureux et extérieur froid et menaçant, la mise en scène réussit à provoquer quelques frissons, notamment lors de l'apparition des sordides bonhommes de neige et de la créature au grelot dans le blizzard. Les effets sonores, redoutablement efficaces, y sont d’ailleurs fortement pour quelque chose.

Les plus petits s'amuseront du chaos progressif envahissant l'écran ainsi que des différentes créatures devenant tout à coup menaçantes. Les plus grands seront déçus au fur et à mesure de ce déballage qui vire presque au carnaval de Venise alors qu'apparaît des elfes assez ridicules. Le scénario oscille ainsi entre idées horribles plutôt amusantes (l'usine de la machine à clous...) et scènes de lutte pas très lisibles (dans le camion, par exemple).

Si le message sur la disparition de l'espoir et de la notion de partage est un peu trop appuyé, on ne peut cependant pas dire que "Krampus" ne constitue pas un moment de détente certain. D'autant que la belle idée du conte en forme de dessin animé est des plus réjouissantes, proclamant le statut de « film de Noël » pour cette grosse production hollywoodienne qui sortira chez nous seulement... au début du mois de mai. Drôle de choix de la part du distributeur.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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