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KILLER ELITE

Un film de Gary McKendry

Crazy Stupid Gun

Hunter et Danny sont deux tueurs d’élites, des mercenaires œuvrant à travers le monde. Danny décide de raccrocher, mais va devoir sortir de sa retraite le jour où Hunter est retenu captif par un commanditaire n’ayant pas apprécié que ce dernier ne termine pas une mission. Pour libérer son ami, Danny devra terminer ce que celui-ci a commencé et affronter d’anciens SAS, l’unité d’élite la plus dangereuse au monde. Mais dans ce monde, le chasseur peut vite devenir la proie...

À la vue de l’affiche de « Killer Elite », ou de sa bande annonce, deux pensées viennent simultanément en tête du spectateur, que celui ci soit averti ou non, cinéphile ou pas : « Bob De Niro ne fait plus rien de bon depuis des lustres » et « Quand est ce que Jason Statham va-t-il commencer à faire autre chose ? ». L’affiche donne en partie raison à ces deux pensées que beaucoup partagent. En réponse à la 1ère, il faut quand même bien avouer que De Niro a apporté suffisamment de chef d’œuvre à l’Histoire du cinéma pour pouvoir se permettre depuis plus de 10 ans de se relâcher un peu, de prendre ses rôles moins au sérieux et de ne plus appliquer la « méthode » qui fit ses heures de gloire (ainsi que celle de Brando, Pacino…). Quand à celui que ses parents appellent Jason Statham, mais que nous, les intimes, ses fans, appelons le « Stath », il faut bien avouer qu’il est parfaitement légitime (et plutôt intelligent) pour lui, de reprendre à lui tout seul le secteur autrefois tenu par Willis, Sly, Schwarzy et autre Charles Bronson, à savoir la série B d’action burnée, testostéronée et machiste à mort.

Il est certain que « Killer Elite » ne réinvente absolument rien. Mais « Love et autres drogues » non plus et pourtant les rom com ne subissent jamais les foudres qui s’abattent sur chaque film d’action à sa sortie. En partant d’une histoire simpliste à mort (un tueur sort de sa retraite pour affranchir son mentor d’une mission suicide) avec des enjeux aussi importants qu’un match de coupe de la Ligue, Gary McKendry ne va pas révolutionner le genre... Mais en même temps le cherche-t-il ? « Killer Elite » à l’honnêteté de n’afficher aucune prétention et c’est ce qui en fait une bonne surprise. Car bien supérieur aux bandes pompeuses (et pourtant appréciables) à la « Fast and furious », à cents lieux des bessoneries qui en dehors de « Taken » ne volent jamais bien haut (même en présence du « Stath »), « Killer Elite » est un film d’action se rapprochant des séries B des années 80-90 avec une légère touche de « Jasonbournerie » bienvenue en valeur ajoutée.

Les séquences d’actions sont plus que généreuses en fusillades et autres bastons, reposant principalement sur les qualités athlétiques du « Stath » et, chose surprenante, les personnages sont relativement bien écrits. Hunter se rapproche du rôle que DeNiro pouvait tenir dans « Ronin » et c’est toujours un plaisir de voir Clive Owen à l’écran, même si on aimerait que ce dernier fasse tout de même de meilleurs choix dans ses scripts. L’argument « basé sur une histoire vraie » est totalement dispensable, même si le film est tiré du livre « The Feather Men » retraçant l’histoire d’hommes du SAS ayant participé à des tueries lors de la guerre d’Oman, puis traqués sur une période de 17 ans par des tueurs à la solde d’un cheikh (rôles tenus dans le film par le « Stath » et ses amis) et protégés par une société secrète (dont le personnage de Clive Owen).

« Killer Elite » est donc une valeur sûre pour un bon moment d’action et pourrait donc s’orienter plus vers une soirée entre potes à la location, mais heureusement que certains distributeurs ont encore le courage et la lucidité de permettre à ces films mineurs de sortir en salle. La série B n’est pas morte, longue vie à la série B et… longue vie au « Stath » !

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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