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KAREN LLORA EN UN BUS

Life is biutiful

Karen pleure dans un bus. Elle vient de quitter son mari après 10 ans de vie commune. Comment refaire sa vie ? Comment survivre ?

« Karen llora en un bus » est un film désespérant, larmoyant et allant chercher chez le spectateur une implication facile par une accumulation de clichés des plus pitoyables et des plus honteux. Karen ne sait pas vraiment ce qu'elle veut dans la vie. Quittant un mari aimant et patient (mais également un couple auquel elle se sent étrangère), on ne sait pas vraiment ce que recherche Karen, car elle ne le sait pas elle même. Sa quête d'une vie nouvelle va l'amener dans une pension miteuse (elle refuse de retourner chez des parents prêts à l'aider mais ne comprenant pas sa rupture), où elle va rencontrer une voisine prête à tout pour lui redonner le sourire (rien de sale, elle va juste lui payer des verres et lui faire rencontrer des gens).

Le problème du film étant son personnage principal (et son traitement), il est difficile dès lors d'y trouver un intérêt quelconque. Dès le début Karen est dépeinte comme un personnage terne. Elle n'est pas très jolie, a des vêtements moches, ne sourit jamais, n'est pas très drôle, voire même un tantinet précieuse. L'idée de la faire mendier aux arrêts de bus pour qu'elle puisse se payer de quoi manger (tout en restant égoïste lorsqu'un pauvre vient lui demander quelques pièces), de la faire mentir sur sa condition (elle refuse en bloc une certaine réalité) n'arrangent rien. Le film est une telle accumulation de clichés et d'absurdités qu'on en est presque surpris qu'elle ne se drogue pas ou ne se fasse pas violer.

Le récit, tout aussi vide que son personnage principal perd le peu d'intérêt qu'il pouvait posséder au bout de son premier tiers, une fois que le spectateur (à condition d'avoir un minimum d'exigence) ait vite compris à quel type de film il avait à faire. Montrer la pauvreté au cinéma n'est bien sûr pas interdit, encore faut-il que cela ait un sens. Ici tout n'est que superficialité. Encore un réalisateur qui croit qu'en filmant quelqu'un de désespéré en train de faire la manche, son film va gagner en profondeur et en grandeur, mais n'est pas Iñarritu qui veut. Mieux vaut finalement prendre le bus et pleurer que de revoir ce film.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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