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JUSTE CIEL !

Un film de Laurent Tirard

Une tonalité caricaturale qui gâche tout

Alors que l’hospice local pour personnes âgées accueille de plus en plus de pensionnaires, faute de moyens pour le rénover, des nonnes décident de demander une subvention à la mairie. Mais découvrant qu’un seul événement a été financé l’année précédente, une course cycliste, elles décident de participer à celle-ci afin de remporter les 25 000 euros de récompense. Mais c’était sans compter sur leurs piètres talents sur un vélo, ni sur la concurrence…

Juste Ciel ! film movie

Quelle déception que le nouveau film de Laurent Tirard. Présenté en compétition au dernier Festival de l’Alpe d’Huez, le long métrage avait pourtant sur le papier, toutes les qualités pour en faire l’un des favoris, avant même le début de hostilités. Une base de récit irrévérencieuse, qui laissait présager d'un brin de folie dans la droite lignée de la sœur dans les épisodes du "Gendarme" de Saint Tropez, un casting féminin imparable avec des actrices populaires surtout habituées à des seconds rôles (avec cerise sur le gâteau la Danoise Sidse Babett Knudsen dans un contre-emploi) et un réalisateur chevronné à la comédie, auquel on doit nombre de réussites : entre autres "Mensonges et trahisons", "Molière" et "Le Discours".

Si l’on veut un instant croire au caractère naïf et éberlué du personnage de Guilaine Londez, son histoire de fleur miracle fait flop dès l’introduction, et la découverte des autres sœurs donne le ton : la caricature sera ici poussée à l’excès, chaque sœur étant affublée d’un défaut bien à elle. Valérie Bonneton cabotine ainsi du début à la fin, dans son délire de tout contrôler, entre hyperactivité et accès de colère, dopée par l’intérêt personnel qu’elle voit dans la victoire (une rencontre avec le Pape). Claire Nadeau joue les muettes, réduite au vœu de silence, sans pour autant démériter. La nouvelle venue Louise Malek, en novice bien peu crédible (elle veut modifier des passages de la bible...) ne parvient pas à sauver son personnage du ridicule. Et au final, celle qui s’en tire sans doute le mieux est Camille Chamoux, dont on se dit que le personnage aurait mérité d’être poussé un cran plus loin.

Globalement l’esprit bande dessinée ne fonctionne que rarement (le « arghhhh » écrit lors d’une chute, la scène où elles « plient » sous les cris...), les trouvailles pour éliminer la concurrence relevant plus de la pantalonnade, avec chutes exagérées et gestes soulignés. On s’ennuie donc ferme, les passages imaginés (les selfies de Valérie Bonneton avec un Pape copain copine…) et les flash back parvenant à peine à nous arracher un sourire (le passé de Miss de Guilaine Londez, celui de bikeuse tatouée de Camille Chamoux...). Et si l’on pouvait croire un instant que l’arrivée des sœurs danoises (portées par la toujours remarquable Sidse Babett Knudsen) pouvait relancer un scénario moribond, ce ne sera malheureusement que de courte durée (le temps d'une bataille de bénédictions de repas...). On en ressort désolés, en se demandant : mais mon Dieu... pourquoi ?

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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