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JUDY

Un film de Rupert Goold

L’étoile ne brille plus…

Après avoir été une enfant star, Judy Garland doit aujourd’hui courir après les cachets. Alors que toutes les portes se ferment, elle entrevoit enfin de l’espoir grâce à la proposition d’une série de concerts à Londres. Mais cela implique de laisser derrière elle ses enfants, les seuls pour qui elle a encore la force de se battre et d’essayer d’avancer…

Judy film image

On le sait, Hollywood raffole des biopics, et encore davantage des histoires de parcours brisés. "Judy", lui, pouvait même se targuer de mêler les deux, à savoir le destin de Judy Garland, vedette de la MGM et illustre interprète de Dorothy dans "Le Magicien d’Oz". Se focalisant sur l’année 1968, le film nous plonge dans la vie de la comédienne à une époque où les strass et les paillettes ne sont que des lointains souvenirs. Sa gloire d’antan ne lui permet plus de payer les factures, le peu d’argent qu’elle a passant dans les médicaments et l’alcool. Trimballant ses deux enfants d’hôtels en hôtels, l’artiste tâche tant bien que mal de cacher les apparences, de faire semblant pour eux, mais la réalité empêche toute illusion, les fins de mois sont inexistantes, les concerts et les projets de métrages, des utopies. Jusqu’à ce qu’une proposition inopinée l’invitant à se produire à Londres tombe, l’obligeant à abandonner sa famille pour espérer à nouveau exister aux yeux du monde.

S’il avait convaincu pour sa première réalisation, "True Story", réussissant notamment à alimenter une véritable tension sur la quasi-totalité du film malgré quelques maladresses, Rupert Goold plonge ici malheureusement dans tous les écueils du genre. Caricatural, sans ampleur, "Judy" est un hommage très pauvre à celle qui est encore aujourd’hui considérée par l’American Film Institute comme la huitième meilleure actrice. Avec des flash-backs ridicules pour nous montrer les méfaits de la machine hollywoodienne et les pressions que peuvent subir les fillettes stars, cette reconstitution ne s’avère qu’une succession de saynètes frôlant le parodique, jamais vibrantes ni même intéressantes. Au milieu de ce naufrage esthétique, Renée Zellweger se donne à fond, poussant le mimétisme avec son modèle jusqu’au moindre détail. Certains ont estimé qu’elle méritait l’Oscar (et une pluie d’autres récompenses prestigieuses), d’autres pourraient être rapidement agacés par ce cabotinage. Dans tous les cas, pour tout individu ayant qu’un tant soit peu apprécié le travail de Judy Garland, il est plus que conseillé de passer son chemin et de se refaire l’un de ses nombreux classiques.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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