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LE JOUR ATTENDRA

Un film de Edgar Marie

C'est dur, une ville, la nuit !

Amis de longue date, Victor et Milan tiennent une discothèque sur les quais de Seine parisiens. Mais les affaires ne sont pas florissantes, forçant les deux associés à s’engager dans un trafic de drogue pour combler leurs dettes. Pris au piège entre la police et un caïd sans foi ni loi, Serki, les deux trafiquants en herbe finissent par témoigner contre le mafieux. Six ans passent, Serki est libéré et ne pense plus qu’à sa vengeance…

Premier film réalisé par le scénariste de la série "Braquo", "Le Jour attendra" raconte avant tout une histoire d’amitié éprouvée par le temps et les galères. Mais une amitié qui tient, malgré tout, surpassant les difficultés. Olivier Marshal se montre très crédible dans le rôle de l’ami bourru mais sympa, qui agit avant de réfléchir, parfait pendant du personnage de Jacques Gamblin, plus réfléchi, plus méfiant, mais peut-être plus fidèle. Ce que semble vouloir nous démonter Edgar Marie, c’est que l’amitié ne se mesure que face à l’adversité, quitte à y laisser des plumes. Et il y a de quoi s’inquiéter lorsqu’on a aux trousses un méchant comme Serki, au ton calme, froid et mesuré, fort bien interprété par Carlo Brandt. Pourtant, Victor et Milan se comportent comme deux gosses qui ne semblent pas mesurer l’importance du danger qui les menace. À tel point que le scénario dérape quelque peu dans sa cohérence. Choix délibéré, volonté de souligner une forme de naïveté intacte ? Là repose une certaine incohérence de ton.

Edgar Marie nous fait découvrir un certain monde du Paris de la nuit, avec ses discothèques design éclairées au néon, s’opposant aux espaces de la cité vidée de tout passant : quais de Seine, jardins public, rues quasi désertes. En dépit d’une bande son électro pop agressive, Edgar Marie crée par instant une ambiance tamisée, presque berçante, en délivrant quelques superbes images de Paris sous la nuit, notamment un passage en canot sur la Seine.

Bien sûr, on attend la fin, le dénouement. On se doute bien de l’issue fatale qu’apportera le petit jour. On peut simplement regretter que le film ne nous coupe le souffle. Malgré plusieurs courses poursuite, à pied ou en voiture, on ne sent pas le souffle du danger sur les talons, le halètement ou l’angoisse qui devrait nous prendre. On n’y croit pas beaucoup, même si le réalisateur tente de nous impacter en nous infligeant quelques scènes de violence, voire de torture, difficilement soutenables, et franchement inutiles dans leur intensité. Ames sensible plus que s’abstenir. L’excès de violence éclabousse un film qui aurait gagné en subtilité s’il était resté dans une certaine retenue. Car trop montrer nuit.

Marc MunderEnvoyer un message au rédacteur

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