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JOJO LA FRITE

Un film de Nicolas Cuche

Defunès s'en retournerait-il dans sa tombe ?

Raph et Sawan, deux clochards lyonnais, affichent leur haine de la société, et commettent cols et exactions. Jusqu’au jour où Swan, sur le point de voler le sac d’une jeune femme, fraîchement débarquée en ville, rend le sac en question au lieu de l’emmener. Lui pousse alors une auréole au dessus de la tête, future source de bien des ennuis…

Difficile de parler de ce film parler de nanar. Ici la plupart des gags font flop (le sdf, les mains dans la caca, pour retrouver des pièces, dérobées en les avalant, se frappe la tempe avec le doigt cracra… léger !) et l'ensemble passe du pas drôle au navrant. Seule la scène, avec les robins des bois, déguisés en membres d'une crèche de supermarché est avouons le hilarante.

Dommage dans le fond, car l'idée de faire d'un SDF un saint, et de l'affubler d'un halo de lumière incongrue, était plutôt intrigante sinon noble. Noyés dans un ramassis de clichés (la jeune fille qui arrive dans la ville, qui veut devenir star et se heurte à la cruauté du monde et du fric - mieux vaut revoir l'intelligent Les Jolies Choses), et obligés de déblatérer des dialogues aussi percutants que " Je veux voir tes couilles dans tes yeux ", pour signifier une attitude de lion, les acteurs font ce qu'ils peuvent.

Didier Becchetti irrite profondément à surjouer les petits-nerveux sans foi ni loi, tendant trop vers De Funès, façon caricature. Issu de la série Mes pires potes, Fred Saurel s'en tire, lui, un peu mieux, jouant de son air naïf à tout va, mais dégageant une véritable émotion par moments. Mélanie Thierry joue les faire valoir, belle de service, plutôt agréable. Un film que se veut de Sergio Leone et rate en permanence son hommage, par des montages hachés, des zooms découpés et des fonds musicaux d'un kitsch mauvais goût. A éviter donc en cette période pourtant pauvre en films français.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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