L'ITALIEN
Lost in translation
Dino Fabrizzi est le vendeur numéro un de la concession Maserati de Nice. A 42 ans, il arrive à un tournant de sa vie, le poste de directeur lui est ouvertement proposé et sa compagne depuis un an, Hélène, a la ferme intention de l’épouser. Pour Dino, la vie est belle, sauf que Dino s’appelle en fait Mourad Ben Saoud…
Après "Ce soir je dors chez toi" et "Safari", Olivier Baroux retrouve pour la troisième fois son complice (et nouveau "m'as-tu vu" du cinéma français) Kad Merad pour un film traitant de l'intégration et du malaise des personnes d'origine étrangère dans notre société française. Un sujet assez original, et vraiment dans l'air du temps, questionnant l'identité nationale et les extrêmes parfois obligés pour se faire accepter.
Réalisation inventive (voir le générique), rythme géré à la perfection, dialogues savoureux, quiproquo amusant (le repas dans la belle famille)... Voilà pour les qualités de ce film assez amusant, malheureusement plombé par une interprétation majoritairement défaillante. Si l'excellent Sid Ahmed Agoumi en remontre aux autres dans le rôle émouvant du père de Dino / Mourad, loin des clichés habituels du papa Maghrébin, et si Valérie Benguigi illumine l'écran à chacune de ses apparitions, les autres comédiens ont bien du mal à faire vivre des personnages mal écris et mal intégrés à l'intrigue (toute la partie concernant le duel de vendeur est franchement inutile).
En résulte un film inégal, émouvant par moment, mais toujours trop politiquement correct pour convaincre. Et Kad Merad, dans tout ça ? Devenu la marque déposée d'un cinéma français qui n'ose plus rien, il se révèle ni vraiment bon, ni vraiment mauvais, se contentant du strict minimum pour faire vivre son personnage. Il serait peut-être temps d'une petite pause, Mister Merad ?
Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur