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IT FOLLOWS

Esthétique mais pas vraiment effrayant

Une fille sort en furie de sa maison. Elle semble poursuivie, seulement personne ne l'a rattrape. « Tout va bien ma chérie ? » interpelle son père. Elle répond que oui, mais elle continue à paniquer et roule vers une plage où elle est finalement retrouvée démembrée...

Il n'y a pas à dire le contraire, David Robert Mitchell dispose d'un vrai sens des images. Son premier film, "The Myth of the American Sleepover", était visuellement magnifique. On retrouve ce sens du cadre et de la photographie dès les premières séquences d'"It Follows". Le réalisateur américain confie qu'il désirait faire un « beau » film d'horreur. De ce point de vue, on peut dire que c'est réussi. "It Follows" deploie un style accrocheur. En prime, pour accompagner ces images à la photo très élégante, "It Follows" dispose d'une bande originale électro accrocheuse et anxiogène comme dans un bon vieux Carpenteur des années 80. On constate par ailleurs que le maître de l'horreur est une constante influence pour ce premier essai du jeune cinéaste dans l'horreur.

Dans ce teen movie fantastique, il est question de MST surnaturelles. Si l'on est familier avec l'univers de Black Hole, on ne peut s'empêcher de penser que David Robert Mitchell pourrait-être un réalisateur de choix pour adapter la BD de Charles Burns. Ici, les symptômes de ces maladies ne provoquent pas de mutations comme dans les comics du dessinateur américain. Les contaminés sont plutôt condamnés à se faire poursuivre par une « chose » lente mais déterminée à les réduire en charpie jusqu'à ce qu'ils contaminent quelqu'un d'autre, passant ainsi le relais de cette malédiction. Cette « chose », que seuls les porteurs du virus peuvent voir, se matérialise par des zombies en chemises de nuits et si le dernier contaminé fini par se faire tuer, elle remonte alors toute la chaine.

Là où '"It Follows" reste très efficace, c'est dans le choix de ses cadres. À de multiples occasions, David Robert Mitchell joue avec sa mise au point. Il n'est pas rare d'entrevoir des silhouettes menaçantes s'approcher et de croire qu'il s'agit d'un nouveau zombie aux trousses de Jay. Malheureusement, ce genre d'artifice ne fonctionne qu'un temps et les autres effets ne provoqueront que de trop rares sursauts suite à des effets pétards mouillés ou bien une utilisation des basses bien sentie. Le vrai problème est qu'"It Follows" échoue à maintenir une ambiance angoissante qui permettraient aux artifices de Mitchell d'atteindre un paroxysme de l'effroi. Il demeure malgré tout un charme certain notamment grâce au style très léché de Mitchell qui prouve encore une fois qu'il est un réalisateur à suivre de près.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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