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LES HOMMES ! DE QUOI PARLENT-ILS ?

Un film de Cesc Gay

Faux semblants

Barcelone. D’anciens amis se croisent, dans la cour d’un immeuble ou dans un parc. Un homme dépose son fils chez son ex-femme. Un homme marié drague une collègue de travail à réputation de fille facile. Un homme se fait déposer par la femme de son meilleur ami, tandis que ce dernier croise la femme du premier dans une librairie…

"Les Hommes ! De quoi parlent-ils ?" fonctionne sur le principe du film à sketchs, offrant ici des situations de rencontres fortuites ou supposées comme telles, entre amis, connaissances ou collègues. Une occasion en or pour le cinéaste catalan Cesc Gay ("Krampack") d'examiner au travers de cinq histoires différentes, les comportements masculins, les faux semblants, la manière d'assumer sa maturité (tous ont la quarantaine passée) ou de s'arranger avec la morale ou avec ses responsabilités. Ceci avant de réunir cinq des personnages (chacun provenant d'un segment différent) dans une ultime scène où il conclut en toute simplicité.

Véritable réunion des meilleurs acteurs hispaniques et argentins, le film aligne une distribution impeccable, de Eduard Fernàndez jouant avec Leonardo Sbaraglia à celui qui sera le plus malheureux, histoire de lui extorquer un peu de culpabilité, à Jordi Mollá, découvrant estomaqué les secrets les plus intimes de son meilleur ami, en passant par Javier Cámara dont la femme ne manque pas d'ironie lorsqu'il lui annonce qu'il aimerait rentrer après deux ans de séparation, Eduardo Noriega tenté par le démon de midi, ou encore le fameux duo formé par Ricardo Darín et Luis Tosar, l'un découvrant l'infidélité de sa femme et l'autre lui donnant des conseils pour faire face.

Grâce à des situations bien senties et des dialogues au cordeau, les ressorts de chaque comportement sont progressivement révélés, obligeant chaque personnage à se regarder en face. Lâcheté, hypocrisie, manipulation déguisée, incapacité à faire des choix, le scénario décrit des êtres qui ne supportent pas de perdre la face, et dont l'ego en prend forcément un coup, un jour ou l'autre. Dépressifs sur les bords, ils s'évertuent à cacher leurs faiblesses, parfois avec maladresse, tout en ayant une relation au couple qui frôle souvent l'arrangement. Sans jugement, Cesc Gay déroule sa pelote jusqu'à sa doucereuse conclusion, sorte de méthode Coué pour se dire que faire semblant que tout va bien aide peut-être à aller mieux.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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