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L'HISTOIRE DE RICHARD O.

Un film de Damien Odoul

Exploration d'un désir féminin supposé

Richard décide de passer la nuit avec une femme qu’il ne connaît pas. Celle-ci lui demande de la violer pendant son sommeil. Mais celui-ci s’étant contenté de la filmer, cette dernière commence à le frapper et dans la bataille, tue accidentellement Richard…

« L'histoire de Richard O. », avec son titre allusion aux célèbres films érotiques, est avant tout le récit d'une quête, celle du désir féminin. En « pause » avec celle qu'il aime, le personnage de Mathieu Amalric part en quêtes d'expériences, guidé par une sorte de mentor, obsédé par le regard des femmes sur elles mêmes. Si on a bien du mal à croire que ce guide puisse entraîner aussi facilement d'aussi charmantes jeunes femmes dans des castings à la limite de la pornographie, on veut bien accepter ce postulat de départ et observer, comme le réalisateur, ces rencontres arrangées, où le désir féminin est sensé prendre vie. Car ici Odoul approche aussi bien le rapport à l'image du désir, que sa concrétisation. Ainsi son personnage fait de bien étranges rencontres et expériences, allant du désir de viol, aux coïts en lieux publics avec insultes, en passant par toutes sortes de massages et jeux.

La question que l'on peut se poser cependant est celle de la part de fantasme masculin projeté sur ces prétendus désirs féminins, ici étalés. Car il s'agit bien de désirs supposés, qui même s'ils atteignent parfois le burlesque (avec la scène des fesses dans la rue, ou l'apparition de la furieuse voisine). Du coup, si l'on veut bien accepter la poésie dans les nombreux flash-backs que constituent les aventures de cet homme curieux, on a du mal à entendre le discours final. Sous forme de commentaire de la part de celui qui l'a guidé, presque iréel, cet hommage au mort et à sa quête ne convainct pas et laisse « L'histoire de Richard O. » au niveau d'un film perturbant et osé, dont le discours est finalement bien peu clair.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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