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THE HAPPY PRINCE

Un film de Rupert Everett

Un rôle sur mesure pour Rupert Everett

1895, Oscar Wilde, écrivain scandaleux est connu du tout Londres. Marié, il a aussi des aventures avec de jeunes hommes. Condamné pour homosexualité et envoyé deux ans en prison, il en ressort partiellement ruiné et malade, mais n’en demeure pas moins le bout en train de certaines soirées. Mais il devra bientôt envisager l’exil...

On savait Rupert Everett un grand admirateur d'Oscar Wilde. Le voici qui se met en scène lui même, s'offrant un rôle sur mesure, dans un biopic contant les exils de l'auteur, condamné à deux ans de prison pour homosexualité. Un film qui arrive à point nommé, alors que les quelques 75 000 homosexuels condamnés durant l'Histoire de l'Angleterre, n'ont été "pardonnés" qu'en 2017. Totalement méconnaissable, grossi au niveau du visage, régulièrement imbibé, claudiquant mais toujours imposant, l’acteur donne à la fois dans le grotesque et dans le grandiloquent, tentant d’aborder toutes les facettes de ce jouisseur désabusé qui espère toujours retrouver sa place dans le monde. Une obsession qui brouillera tous ses rapports, à sa femme, à la religion, à ses amis les plus fidèles, et même à son art.

Abusant des contre-jours et autres éclairages tamisés dans les premiers moments du récit, histoire d'installer un personnage principal à la silhouette clairement reconnaissable, l’auteur trouve ensuite une habile construction, permettant de suivre par flashs-blacks entremêlés les différents voyages de l'artiste (Dieppe, Naples, Paris...), et ses rendez vous ponctuels avec ses amants. Dessinant avec clarté l’enchaînement des amours, les hésitations à revenir dans le "droit chemin" et l'impérieuse urgence du désir, le scénario n'évite pas quelques excès, que ce soit dans les scènes d'agonie ou la peinture de la naïveté des mamas italiennes. Affichant une noirceur forcenée, "The happy Prince" peine au final à émouvoir malgré une interprétation sans faille et quelques belles scènes comme celui disposé en voix-off lors du passage à Naples.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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