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GO WITH ME

Un film de Daniel Alfredson

Un thriller à la tension artificielle

Un jeune femme fraîchement revenue au pays, se sentant épiée et suivie, demande de l'aide à la police pour obtenir une injonction d'éloignement d'un certain Blackway. Mais face à l'inaction des autorités qui lui conseillent de partir, Lester, un bûcheron âgé ayant perdu sa fille, accepte de l'aider à retrouver cet homme, pour lui faire entendre raison...

"Go With Me", véritable erreur de casting du Festival de Venise 2015, se présente comme une sorte de road-movie en forêt, embarquant dans un trip visant à éliminer un personnage malfaisant (un ancien flic surjoué par Ray Liotta, grotesque), trois personnages que rien de rapprochait initialement. Il y a d'abord le héros vieillissant, un bûcheron âgé ayant perdu sa fille (Hopkins, caricatural au possible), un jeune collègue légèrement bègue (Alexander Ludwig, caution romantique du récit) et une jeune femme séduisante (Julia Stiles) et forcément reluquée par les hordes de bûcherons en manque de chair fraîche.

Ne parvenant pas réellement à construire de véritable mystère autour de ce personnage recherché, ceci malgré les discours inquiétants sur son compte, tentant d'en faire un mythe en soi, indestructible, ou les récits d'incidents narrés en flash-back, le film ne parvient pas à installer l'ambiance de danger escomptée. Du coup les scènes se succèdent, ballottant personnages et interprètes (dont aucun n'est mis en valeur) au gré des découvertes des diverses activités illégales de cet ancien shérif devenu manipulateur en chef.

Restent les décors choisis, l'intérieur d'une sombre forêt où les exploitants des boisements semblent avoir leurs propres règles, comme si l'on pénétrait dans un monde inconnu et potentiellement dangereux. Une bonne idée déjà mainte fois exploitée avec les films d'horreur mettant en scène les péquenots consanguins de l'Amérique profonde (" La colline a des yeux", " Cabin Fever") qui aurait pu générer un univers inquiétant. Mais jamais le scénario ne dérape réellement dans la folie, et l'ensemble reste au final bien tiède et peu angoissant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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