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FOOTLOSE (2011)

Un film de Craig Brewer

Quand un pays régresse...

Après un acccident à la sortie d'un bal, ayant laissé sur le carreau quelques jeunes du coin, les dirigeants de la petite ville de Beaumont, Tenessee, décident d'instaurer un couvre-feu pour les ados et d'interdire toute forme de danse en public. Mais cinq ans après le drame, débarquent Ren et sa mère Ethel, qui ont récemment quitté Chicago. Passionné de rock et danseur effréné, Ren refuse la situation de privation de libertés qui préside à la vie de tout jeune du coin. Effronté, il tombe amoureux de la fille du pasteur, homme très influent localement...

Comme la vogue est aux remakes aux États-Unis et que de récentes comédies musicales ont obtenu un beau succès, le tentant « Footlose » original, datant de 1984, semblait une cible toute choisie. Après le pressenti Kenny Ortega, réalisateur de "This is it" et des trois "High School Musical", le film a fini dans les mains d'un novice en matière de filmage de chorégraphies, Craig Brewer (notamment metteur en scène d'épisodes de « The shield »). Transposant l'intrigue dans le sud, histoire de se démarquer de l'emprise mormone du premier, situé dans l'Utah, le scénario reprend les mêmes ingrédients, rébellion de la jeunesse contre la règle et l'excès de prudence.

Malheureusement, ce qui faisait le charme de l'original, le pep's sensuel de Kevin Bacon et les chorégraphies endiablées, paraît ici bien sage et policé voire à la limite du ridicule, comme lorsque le héros se met à se défouler dans un immense hangar, offrant sa chorégraphie physique au seul vide qui l'entoure. Kenny Wormald propret, fait ce qu'il peut et ne démérite pas dans les numéros de danse. Mais il se fait voler la vedette par Miles Teller qui incarne son seul ami, maladroit avec les filles et piètre danseur. Mais le plus inquiétant est finalement que « Footlose » version 2011, par son immobilisme vis-à-vis de la version antérieure, ne fait qu'entériner le constat amer que l'Amérique en est toujours au même point depuis 1984 : elle n'a finalement pas évolué, voire même régresser sur nombre de questions sociétales, le pouvoir local étant toujours régi par la peur, le besoin de trouver un coupable et l'incapacité à penser autrement que par la Loi. Bigre !

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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