Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

FIVE THIRTEEN

Un film de Kader Ayd

Puzzle raté

De nuit, lors d’un contrôle de police, un afro-américain voit l’homme de Loi se faire abattre sous ses yeux, alors qu’il vient d’ouvrir le coffre du véhicule et de découvrir, horrifié, le contenu d’une glacière…

Difficile de croire à une histoire aussi tarabiscotée que celle de "Five Thirteen", ceci même si certains rebondissements, et ils sont légions, sont plutôt bien amenés, comme l'ultime retournement de situation qui implique le frère de Tre. Car le troisième film de Kader Ayd, jeune metteur en scène français, connu sur le territoire pour "Old school", est avant tout l'histoire de deux frères tentant de s'extirper du cercle vicieux de la prison et des mauvaises décisions, en replongeant chacun à sa manière, Tre, le plus âgé, en acceptant de convoyer de l'argent jusqu'au Mexique, et Mike, le plus jeune, en s'alliant aux organisateurs d'un braquage de banque.

Si la construction de l'ensemble est particulièrement complexe, le metteur en scène réussit cependant l'exploit de ne jamais perdre complètement le spectateur, pourtant désarçonné par quelques surprises de taille. Mais à trop vouloir en faire, on finit par tuer une bonne histoire. Car passé le bouclage qui permet d'expliquer la première scène, la surenchère dans l'existence de relations transversales entre personnages apparemment non liés, et les manipulations multiples finissent par venir à bout de toute crédibilité.

Cela est particulièrement regrettable, car la mise en scène et l'impressionnant travail sur le son, avaient permis de faire illusion durant la première demi-heure, instillant un certain suspense. Mais le faux mystère autour du chiffre 513, allié à quelques longues scènes explicatives (l'entretien avec le chef du FBI, totalement inutile ou s'adressant à des spectateurs demeurés...), et au surjeu de l'acteur principal Malik Barnhardt ("8 Mile", "Réussir ou mourir"), lors des scènes en voiture où il est sensé subir une importante pression, achèvent d'anéantir l'ouvrage. Dommage pour Tom Sizemore, qui interprète ici un psychopathe particulièrement gratiné, qui finit par devenir réellement inquiétant, et pour le réalisateur, qui tentait d'affirmer une ambiance venimeuse qui ne prend finalement pas.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE


Powered by Preview Networks

Laisser un commentaire