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EXTINCTION

Un film de

Grosse déception

Alors qu'un mystérieux virus s'est répandu sur la Terre, Jack et sa fille Lu se sont réfugiés dans des contrées froides, où celui-ci n'est pas censé se répandre et où les hommes contaminés ne sont pas supposés survivre. Ils doivent vivre avec Patrick, devenu à moitié fou, tout en tentant de contacter par radio ce qu'il pourrait rester de l'humanité...

Miguel Angel Vivas, auteur de "Kidnappés", son premier long, nous revient avec un film dont la bande-annonce était prometteuse, flirtant avec une ambiance à la "Silent Hill", mais dont le résultat final est bien décevant. Dès la scène d'introduction, peu convaincante, c'est à une resucée de "28 jours plus tard" que nous avons droit, avec l'attaque d'un convoi surveillé par des militaires, par des créatures humanoïdes mordant les autres façon zombies. Le massacre dans l'un des véhicules s'avère d'emblée très peu lisible et le traumatisme suggéré, avec la mère du bébé atteinte, n'est volontairement pas résolu, histoire de générer un lourd secret pour la suite.

Le reste de l'action du film se situe neuf ans plus tard, dans des contrées gelées, et l'action se limite malheureusement aux enclos entourant deux maisons et à un ou deux magasins situés en ville servant de lieu d'approvisionnement. De manière plutôt apathique, on nous décrit en surface, la mystérieuse défiance entre les deux hommes, alors que la fille de l'un fait amie-amie en douce, avec le chien de l'autre. Et le metteur en scène tente vainement de jouer avec la perception du spectateur, en le faisant douter de l'existence d'un contact radio, qui pourrait finalement n'être que la voix intérieure d'un Patrick devenu à moitié cinglé dans sa solitude.

Rapidement le suspense s'étiole et le spectateur se désintéresse du secret qui éloigne les deux hommes, d'autant que les (rares) scènes d'action peinent à arriver. Si l'on se dit rapidement que le film aurait plutôt dû s'appeler "Adaptation", celui-ci réussit aussi à agacer avec, d’une part, un passage ventant le caractère divertissant du tir au fusil ou au revolver et, d’autre part, le ridicule sacrifice de la poupée comme appât d'une des sales bestioles. Arrivée sur le tard, l'action ne réussit pas à sauver le film du naufrage et de la vacuité de son scénario.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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