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EVAN TOUT-PUISSANT

Un film de Tom Shadyac

Des vannes peu puissantes

Une nouvelle vie commence pour Evan Baxter, sa femme Joan et leurs trois fils. Fraîchement élu député de New York, et bien décidé à marquer l'histoire de son pays, l'ex-présentateur vedette demande à Dieu de l'aider à "changer le monde", sans se douter qu'il a déjà été choisi pour une mission de la plus haute importance... Lorsque le député Long - un des hommes les plus influents de Washington - lui propose une alliance, le naïf Baxter est convaincu que sa prière a été entendue. Mais des événements déroutants ne tardent pas à semer le trouble dans sa famille et au sein de sa fidèle équipe. Pourquoi ces livraisons d'outils préhistoriques et de madriers ? Pourquoi cet afflux ininterrompu d'oiseaux et de mammifères de toutes espèces qui chaque jour envahissent un peu plus le voisinage ? Et pourquoi Evan s'est-il cru obligé de troquer son costume pour une longue tunique ?

Quatre ans après "Bruce tout-puissant", Tom Shadyac réalise une suite, ou plutôt un spin-off puisque le personnage principal de ce deuxième opus, Evan Baxter, incarné par Steve Carell, avait un rôle secondaire dans le premier. En tout cas, exit Jim Carrey et Jennifer Aniston, mais rebonjour Morgan Freeman dans le rôle de Dieu. L’absence des deux premiers se ressent car le couple Carell-Graham n’a ni le talent ni la fraîcheur de Carrey-Aniston. En revanche, le retour de Freeman permet de sauver le film du naufrage absolu, à défaut de pouvoir le porter à lui seul vers des sommets que le métrage n’atteint jamais.

Steve Carell est trop apathique pour provoquer l’enthousiasme et on sourit trop peu face à ses gesticulations et ses soupirs (que l’on accompagne donc en ressentant la même lassitude que son personnage). Les gags sont souvent basiques et attendus, l’effet de surprise ne prend pas comme lors du premier film, et Tom Shadyac montre à nouveau ses limites pour la mise en scène, qui est d’une platitude accablante, malgré le spectaculaire décor de l’Arche d’Evan. Reste le pire, que l’on avait déjà constaté avec le film initial : un discours gnangnan imprégné de religion et de sentiments mielleux. Les messages sont certes pertinents dans l’ensemble (notamment à propos des désastres écologiques provoqués par les humains) mais cela reste terriblement convenu et parfois piètrement conservateur. Retenons donc seulement Morgan Freeman…

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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