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L'ÉTRANGE FORÊT DE BERT ET JOSÉPHINE

Mystérieux et enchanteur

Dans une forêt, vivent des nymphes qui enchantent les habitants des bois par leurs chants. Mais l’une d’entre elle se fait exclure de la chorale, car elle chante terriblement faux. S’ennuyant, elle ère en forêt, jusqu’à trouver les champignons dont prend soin Bert, qui lui permettent de chanter enfin juste, lorsqu’elle les mange. Elle décide alors d’en voler un certain nombre…

"L'étrange forêt de Bert et Joséphine" dispose d'une réelle originalité dans le flot des programmes pour enfants qui jalonnent désormais l'année cinématographique. Non loin du recueil de courts métrages, le film met en fait en scène les mêmes créatures, entre un premier chapitre ("La rencontre"), qui pose les personnages et dure les deux tiers du programme, et une série d’autres chapitres qui racontent chacun une petite histoire différente.

L'animation est en stop-motion (filmée image par image) à partir de figurines de taille réduite. Les deux enfants, Bert et sa sœur Joséphine, évoquent de petites poupées, aux yeux ronds globuleux. Si certaines de leurs expressions sont un peu minimalistes (la bouche arrondie pour la surprise ou la peur), elles ajoutent au charme bizarre de cette œuvre à part, dans laquelle les sons ont une importance toute particulière. Les nymphes, sortes de monstres semblant être faites de fibres ou de coquilles de fruits secs (type noix de coco...) et qui ont indéniablement des influences burtoniennes, tout comme les autres créatures qui jalonnent la forêt (l'écureuil, l’esprit puant de la forêt...) séduisent d'emblée par leur étrangeté autant graphique que comportementale, faisant planer le mystère sur leurs intentions.

Porteuse de différents messages, tels l'inutilité de tricher ou le besoin de trouver sa propre vocation, "La rencontre" s'avère autant un récit enchanteur qu'un conte fantastique séduisant. Les autres histoires qui viennent par la suite sont parfois un peu courtes ("L'esprit de le forêt", "La taupe qui voulait un gâteau", "La naissance d'une fée"), un rien simplistes ("Un réveil musical") voire délicieusement dépaysantes ou mystérieuses ("La vérité sur Monsieur Feu Follet", "Le festin de Noël"). Elles portent en tous cas un message positif sur l'aspect trompeur des apparences et sur la fraternité, qui réchauffe le cœur au milieu des dans ces bois à l’orée de l’hiver qui servent de décors au film. Un ensemble formidablement cohérent et stimulant pour l'imagination des plus jeunes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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