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LES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V : PROFANATION

Un film de Mikkel Norgaard

Un peu de Millénium, un peu de sang, pas mal de raccourcis scénaristiques

Deux inspecteurs spécialisés dans les crimes non résolus se lancent dans une affaire dont les conséquences pourraient être terribles. Déjà vingt ans plus tôt, ce double homicide avait défrayé la chronique, mais les fantômes du passé semblent se porter sur un riche homme d’affaires, ce qui complique fortement les choses. Et lorsque la vie de la principale témoin du crime se retrouve en danger, les événements prennent une tournure inattendue…

Suite des « Enquêtes du Département V : Miséricode » sorties directement en VOD une semaine auparavant chez nous, le film « Les Enquêtes du Département V : Profanation » bénéficie d’échos très positifs au Danemark où il a été le plus gros succès au Box-office pour un métrage national depuis 10 ans. Passé par le Festival de Beaune, on attendait ainsi avec impatience la sortie de ce drame nordique dans la plus pure tradition. Dans ce volet, le département V, spécialisé dans les crimes non résolus, est déjà fondé et les enquêteurs Carl Mørck et Assad, déjà collègues. Et cette fois, c’est une affaire vieille de plus de vingt ans qui va resurgir sur leur bureau. Après le suicide du père d’une des victimes d’un double homicide, les deux hommes se retrouvent plongés dans une sombre spirale les conduisant jusqu’à un riche homme d’affaires.

Thriller banal mais efficace, le film lorgne largement du côté de l’univers de Stieg Larsson et sa trilogie « Millénium ». Malheureusement, comme souvent, la copie s’avère n’être qu’un ersatz de l’original, une vague succession de rebondissements sordides flirtant avec les limites du vraisemblable. Si les deux comédiens principaux excellent dans ce polar noir, les ficelles scénaristiques trop évidentes condamnent l’ensemble à une qualité plus proche d’un épisode des séries policières du mardi soir sur TF1 que d’une vraie œuvre cinématographique. Surtout, le réalisateur accumule tous les clichés possibles de ce genre de production, des policiers borderline aux ressorts scénaristiques dignes de l’ « Inspecteur Derrick ».

Pourtant, il y avait matière à faire un film bien plus sinistre et mystérieux, notamment de par l’excellent postulat de départ. Mais en préférant copier les codes classiques des thrillers torturés au lieu de chercher l’originalité qui se cachait dans cette lugubre histoire, le metteur en scène nous livre un métrage sans âme, vide de sens et d’intérêt. Même si on apprécie l’image léchée aux couleurs plus chaudes que d’ordinaire et qu’un certain suspense tiendra le spectateur en alerte, c’est une grosse déception que l’on ressentira à la sortie de la salle. Dommage…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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