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EMBRASSE-MOI !

Une comédie amoureuse au féminin au capital sympathie inégal

Océanerosemarie est ostéopathe. La petite quarantaine, elle continue d’enchaîner les relations, sa dernière conquête venant de la larguer. Par hasard, elle fait la rencontre de Cécile, une photographe plutôt sportive, et décide de ne pas la lâcher…

Océanerosemarie était pour l'instant connue pour ses deux one-woman-shows aussi féroces que caustiques, aussi engagés que politiques : "La Lesbienne invisible" et "Chatons violents". Chroniqueuse à succès depuis quelques temps sur France Inter, la voici qui passe donc naturellement à la mise en scène, en compagnie de Cyprien Vial dont le premier long était le touchant "Bébé tigre".

Globalement le scénario traite de la difficulté à se poser, même à quarante ans passés, et de la croyance romantique et forcenée en une « femme de sa vie », un sujet qu'elle développait déjà allègrement dans son premier spectacle. Et à ce propos, son personnage rappelle fort justement que « le problème ne vient pas forcément de là où on a mal ». Malheureusement le film donne plus dans le potache qu'il ne surprend, tout en rendant pourtant bien l'esprit fêtard éternel du personnage, dont les petites postures garçonnes font toujours mouche et ne gâchent en rien sa féminité.

Du coup certaines scènes tombent complètement à plat, comme lorsque Océanerosemarie s'incruste au prétendu stage de danse auquel participe Cécile, ou lors de l'audition pour le reportage au Pôle Nord. Si d'autres fonctionnent à merveille, les sourires sont finalement rares, tant l'héroïne semble en faire des tonnes. Et il faut bien avouer que l'équilibre avec le personnage plus en retrait interprété par Alice Pol a bien du mal à se faire.

On notera cependant la présence d'une flopée de seconds rôles réjouissants, parmi lesquels deux des interprètes phares de la série "Dix pour cent" : l'excellent Grégory Montel, ici clairement sous-exploité en ami complice, et la toujours pétillante Laure Calamy, en ex envahissante et égocentrique. Michèle Larique aurait aussi gagnée à être plus présente, en mère soufflant le chaud et le froid, parfaitement ouverte, mais nostalgique de chaque petite amie, et semblant du coup souffrir plus que sa fille à chaque nouvelle liaison.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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