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EL PROFUGO

Un film de Natalia Meta

Entre cauchemar et réalité, un équilibre qui ne convainc pas totalement

Une femme argentine faisant du doublage, notamment pour des films SM asiatiques, part en voyage avec son nouveau petit ami. Mais l’homme s’avère bien vite aussi maladroit qu’insistant et jaloux. Alors qu’ils ont une dispute dans leur chambre d’hôtel, au Brésil, celui-ci est retrouvé mort quelques étages plus bas, dans la piscine…

El profugo film image

Avec ce portrait très particulier d’une femme dont le travail tourne autour du son, Natalia Meta s’embarque dans le film de genre, entre thriller paranoïaque et histoire de possession. L’installation est assez efficace, nous faisant rapidement détester le personnage masculin (le voyage au Brésil se transforme en cauchemar, l’homme se moquant des phobies d’Inés, et se montrant particulièrement jaloux...), et permet ainsi, une fois le supposé accident suggéré, lui aussi grâce au son (Inés le perçoit depuis la salle de bains, où elle s’était enfermée), de se centrer totalement sur les inquiétudes du personnage principal.

Malheureusement, l’idée de l’intrus que l’on pourrait détecter au milieu d’autres sons, à la manière d’une interférence, a déjà été exploitée par le passé, et si Natalia Meta parvient à mettre en place une ambiance oppressante, la potentielle folie de son personnage, alors que ses cauchemars et la réalité semblent se mêler, questionnant l’existence et la nature du personnage d’accordeur d’orgue interprété par Nahuel Pérez Biscayart (parfaitement inquiétant), ne fonctionne pas complètement.

Entre le personnage de la vieille actrice, sorti de nul part, la récurrence des répétitions de chœur féminin, cette histoire mélangeant deuil d’une relation, émancipation et croyances païennes ne fonctionne pas vraiment. Reste l’exploration visuelle de certains lieux à la géographie étrange, comme les couloirs de l’auditorium, pouvant représenter sans doute les distorsions d’un esprit pas si dérangé.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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