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DUMB AND DUMBER DE

Un film de Bobby Farrelly

Allergiques à la connerie, barrez-vous !

Vingt ans après, Lloyd et Harry sont toujours amis… et toujours aussi débiles ! Un jour, Harry apprend par l’intermédiaire d’une lettre qu’il est père d’une jeune femme de vingt ans. Dès lors, les deux amis se lancent à sa recherche. Ils vont sillonner le pays jusqu’à une convention scientifique où la fille d’Harry doit faire un discours. Et sur leur chemin, ils n’en finiront jamais de semer la folie et le chaos…

Le syndrome "Les Bronzés 3" continue aujourd’hui de faire des émules : plusieurs années après qu’un (ou plusieurs) film(s) ont réussi à devenir culte(s) ou à engendrer un phénomène de société, il faut toujours qu’une poignée d’opportunistes décide d’en rajouter une couche en lançant la mise en chantier d’un nouvel épisode. Cette suite tant attendue de "Dumb and Dumber" échappe pourtant à la règle, d’abord parce que les fans n’en finissaient pas de la réclamer, ensuite parce que Jim Carrey et Jeff Daniels n’avaient jamais caché leur envie de reprendre leurs rôles de débiles, enfin parce que le film fait alors office de vengeance suite à un ratage au-delà du possible ("Dumb and Dumberer", préquelle sortie en 2003 et désormais oubliée de tous). Après, on ne dira pas que les frères Farrelly, aujourd’hui en panne sèche d’inventivité depuis l’excellent "Deux en un" en 2004, ont pu faire preuve d’audace pour ce come-back : aussi bien structuré soit-il, le scénario reprend une structure narrative quasi identique à celle du premier et se limite une fois de plus à enchaîner les situations les plus idiotes.

Tout pareil qu’avant, donc, mais en plus trash, forcément. Les fans seront donc aux anges de pouvoir une fois de plus tutoyer les cabinets de la débilité la plus totale. Les détracteurs, eux, méritent donc un avertissement. En effet, face à un film qui parle de concours de pets, de trafic de reins, de fellations de pieds, de couilles arrachées à coups de fouet, de cathéter intravésical utilisé comme accessoire de tir à la corde, d’octogénaire amatrice de fist-fucking, de brûlures au troisième degré pour cause de pétards, de bière blonde aromatisée à l’étron, d’exploration anale, de pétomanie aiguë, de tuyauterie rouillée méritant un sacré ramonage, de fesses flasques recouvertes de vergetures (merci Kathleen Turner) ou encore de personnages dont le QI n’avoisine même pas celui d’un lofteur, il est interdit de se plaindre d’avoir été pris en traître ! Dès la scène d’ouverture, le programme a le mérite d’être clair et de prévenir tous ceux qui tiennent à la vitalité de leurs neurones de s’écarter au plus vite des voies impénétrables de la vulgarité.

En somme, s’aventurer en salle pour voir "Dumb and Dumber De", c’est la promesse d’investir un monde réel où deux timbrés font marcher (enfin, ils essaient…) le petit pourcentage de leurs capacités cérébrales afin de faire l’éloge suprême de la connerie. Comme Jim Carrey et Jeff Daniels n’ont rien perdu de leur folie (surtout le premier), la recette fonctionne encore juste ce qu’il faut, les gags fusent comme des missiles même si la moitié rateront leur cible (question de sensibilité, on précise), et surtout, les Farrelly renouent avec leur goût pour l’absurdité totale au détour de quelques scènes (les quiproquos naissant de la mauvaise lecture de la lettre sont à se pisser dessus). En résumé, si voir l’idiot du village se coincer les doigts dans le vagin d’une retraitée ou agresser la sonnette de votre maison comme un taré (« le bruit le plus agaçant, vous connaissez ? ») génère en vous de violentes crises de rire, c’est l’orgasme assuré en sortant de la salle. Les autres, fuyez… mais ne gênez pas ceux qui ont juste envie de se bidonner.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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