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LA DREAM TEAM

Un film de Thomas Sorriaux

Medi Sadoun, nouveau roi de la comédie française

Maxime Belloc est la star du PSG et du championnat de France de football. Mais lorsqu’il se brise la jambe hors des terrains, son agent décide de le renvoyer chez son père à la campagne pour pouvoir redorer son image. Il va alors devoir renouer avec celui à qui il n’a plus parlé depuis quinze ans…

Après un long silence, Thomas Sorriaux revient derrière une caméra. Celui qui nous avait habitué à des comédies bien grasses avec son compère François Desagnat ("La Beuze" et "Les 11 commandements") s’était déjà assagi pour son dernier film en 2007, le surprenant "15 ans et demi" dans lequel Daniel Auteuil excellait en papa poule. "La Dream" Team s’inscrit clairement dans cette veine plus populaire et familiale, sans l’empêcher d’être une vraie satyre potache du star system entourant les sportifs professionnels. Dès les premières minutes, pas de doute sur le personnage principal : il est arrogant, narcissique, obsédé par les grosses voitures et les femmes refaites, et aime dépenser son argent dans des soirées orgiaques. Évidemment, un tel homme ne pouvait être qu’un footballeur. Mais pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de Maxime Belloc, la star du PSG.

Sauf que le métrage ne sera pas une critique acerbe du foot-business mais plutôt la rédemption d’un homme corrompu par les gros sous. Car rapidement, cette tête-à-claques va se blesser suite à un coup de pied pour pester contre la fourrière venue embarquer sa voiture de luxe garée sur une place pour handicapé. La presse le raille, le monde du football le moque. Son agent n’a plus le choix : l’envoyer à la campagne, auprès d’un père qu’il n’a pas vu depuis près de quinze ans, pour tasser l’affaire. Démarre alors une comédie rurale fraîche et rythmée sur les tentatives du personnage magnifiquement interprété par Medi Sadoun pour se racheter. Si la fin est grandement prévisible, notre satisfaction n’en est pas amoindrie, le chemin entrepris pour arriver à cette résolution regorgeant d’originalités.

Enchaînant les vannes comme Messi enquille les buts, "La Dream Team" est un vrai moment de bonheur, notamment grâce à son énergie communicative. Si les sous-intrigues (en particulier les escapades romantiques) n’apportent pas grand chose, ce vaudeville a le mérite d’assumer sa dimension bienveillante pour mieux s’en amuser. Plus fable sur les sentiments humains que chronique sur le ballon rond, le film doit autant à sa troupe d’acteurs, tous excellents – que dire de Chantal Lauby délirante dans le rôle de l’agent – qu’à ses dialogues aiguisés et mordants. Au final, c’est drôle, rempli de guests, et même Depardieu semble avoir pris du plaisir. Nous, en tout cas, on aurait bien joué les prolongations !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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