DISCO
Une navrante page publicitaire
Alors que sa femme, partie à New York, lui refuse la visite de son fils dans sa ville du Havre, un quarantenaire décide de reprendre son nom de scène, Didier Travolta, et de convoquer ses deux potes des Bee Kings pour remporter un concours disco et les deux billets d’avion pour l’Australie qui vont avec…
Et, oui, après « Camping », on avait bien compris que même les plus ringards ont un coeur gros comme cela et ont donc droit à leur moment de gloire pour affirmer leur générosité. Ici Franck Dubosc reprend un rôle finalement assez proche de celui qu'il tenait déjà dans « Camping », dans une version plus gominée, dont la drague excessive s'avère d'une lourdeur sans fond, ce malgré les belles réparties d'une Emmanuelle Béart touchante en femme qui ne s'est jamais remise de la disparition de son compagnon.
Malgré quelques chorégraphies endiablées, chacun pouvant piocher ses artistes préférés (Bee Gees, Earth Wind and Fire, Gloria Gaynor...), pour lesquelles on saluera les prouesses des acteurs (dont Samuel Le Bihan, extrêmement doué), le film aligne plutôt des scènes peu drôles, bourrées de références publicitaires visuelles ou textuelles qui à la longue deviennent envahissantes et extrêmement agaçantes. On rit bien peu, hormis lorsque les dockers (des vrais) se moquent de leur collègue (Le Bihan dans un contre emploi plutôt réussi) ou avec la fameuse blague: « Quand à la Saint Valentin, elle me tient par la main, vivement la Saint Brigitte... ».
Entre les personnages féminins opposés à l'entreprise du danseur, totalement hystériques (Isabelle Nanty et Annie Cordy, insupportables), et les autres troupes de danse, d'un schématique absolu (les danseurs polonais), on ne sait où se réfugier. Restent quelques plans superbes, du Port du Havre, qui met les lieux en valeur comme rarement. C'est au moins ça.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur